L’appui du ministère russe de la Défense à son homologue centrafricain, à deux mois des échéances électorales du 27 décembre 2020, se traduit par une première livraison de Blindés. Histoire de mater les révoltes de rue qui pourraient avoir lieu, après un scrutin totalement contesté
Sous la direction du général russe Oleg Polguev, conseiller au ministère centrafricain de la Défense, et de Valeri Zakharov, conseiller spécial du président Touadera, le programme de la coopération militaire a été précisé, lors de la réunion de travail de Faustin- Archange Touadera à Moscou, le 6 octobre 2020, avec le ministre Sergueï Lavrov et les hauts responsables de l’ Etat- major des Armées. Ont été notamment arrêtés d’ un commun accord :
– la livraison urgente de vingt Véhicules Blindés Légers ( VBL) de reconnaissance. Les dix premiers devraient être livrés en ce 14 octobre.
– le bureau de représentation du ministère russe la Défense sera opérationnel fin octobre avec ses officiers généraux et des dizaines de spécialistes militaires et du renseignement.
– la Base militaire russe Berengo va être développée afin de devenir un centre stratégique et névralgique au coeur de la Centrafrique, mais également à proximité du Tchad, du Cameroun, du Congo et de RDC.
– dans le cadre des facilités obtenues par la Russie à l’ embargo sur les armes, toujours en vigueur, des armes seront fournies aux Forces Armées centrafricaines. La question de leur vérification internationale reste posée.
– l’ envoi de plusieurs dizaines d’ instructeurs russes dont la plupart appartiennent au groupe Wagner s’ accompagne de formation en Russie de militaires et de policiers Centrafricains. Très prochainement, quatre-vingt quatorze (94) seront accueillis en Russie pour une formation et des entraînements aux armements.
Silences diplomatiques
L’ offensive russe en Centrafrique s’ effectue sans aucune réaction des autres partenaires de la Centrafrique. Bien au contraire, que ce soit l’ Union européenne, les Etats- Unis d’Amérique, l’ ONU via la Minusca et la France ne cessent d’ apporter des financements, notamment pour l’ organisation des prochaines élections qui ne se présentent pas, à ce jour, comme pouvant être crédible et transparentes.
Au moins, la Russie pourra assurer une sécurisation particulière pour la réélection du président Touadera.