Le général Saïd Chengriha, Chef d’État-Major de l’Armée nationale populaire algérienne, a été officiellement reçu par le Président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Cette rencontre marque un nouvel élan dans les relations bilatérales entre les deux nations. Chengriha a remis une lettre écrite de la part d’Abdelmadjid Tebboune, président de la République algérienne, Chef suprême des forces armées et Ministre de la Défense nationale, au président mauritanien.
La Mauritanie, enjeu stratégique
Le développement de l’Afrique passe la construction d’infrastructures routières modernes reliant les grandes capitales africaines, condition d’un commerce intra africain et de liens resserrés avec l’Europe, via le détroit de Gibraltar. Deux grands projets ont été longtemps en concurrence. Le premier axe qui avait été envisagé était une route transsaharienne reliant l’Algérie au Niger (209 millions d’habitants en 2100) par les postes frontaliers de Guezzam en Algérie et Arlit au Niger avant de se prolonger jusqu’à Lagos au Nigeria (750 millions d’habitants en 2100). Cet axe, longtemps privilégié par Alger, a été abandonné en raison de l’insécurité grandissante causée par AQMI au Sahel.
Le deuxième axe, désormais privilégié, passe par le Maroc et la Mauritanie, avant de rallier Dakar et Lagos en traversant les différentes capitales d’Afrique de l’ouest situées sur l’océan Atlantique. Il s’agit de prolonger l’unique route transsaharienne entièrement goudronnée depuis l’achèvement en 2005 du dernier segment reliant les deux principales villes mauritaniennes, Nouakchott et Nouadhibou.
Passage le plus sûr entre l’Afrique occidentale et l’Europe, cet axe donne à la Mauritanie un rôle de « pays de transit » et même de possible verrou sur cette route allant du Nord vers le Sud du Sahara.