Les forces armées maliennes sont désormais le premier auteur des violations des droits de l’Homme au Mali.
A deux semaines du sommet de N’Djamena, la Division droits de l’Homme de la MINUSMA a, de nouveau, mis en cause le comportement des forces de défense malienne lors du troisième trimestre de 2020.
Sur 483 abus constatés, qui ont causé la mort de 176 personnes, l’armée est à l’origine de plus du tiers : 197 des violations analysées, tandis que les unités de la force conjointe G5 Sahel sont responsables de 7 autres.
Les groupes d’autodéfense ont commis, de leur côté, 146 violations tandis que les djihadistes ne sont responsables « que » de 73 abus. On crédite enfin les groupes signataires des accords d’Alger de 58 violations des droits humains.
Les violations occasionnées par les forces armées maliennes et internationales ont eu lieu dans le cadre des opérations militaires et de sécurisation. Sur les 197 violations des droits de l’homme imputables aux FDSM, la MINUSMA compte 32 exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, 1 cas de disparition forcée ou involontaire et 164 atteintes à l’intégrité physique.
« Ces violations perpétrées pour la plupart par des unités de la garde nationale, de la police, de la gendarmerie et des FAMa sont en augmentation de 43,66 % par rapport aux tendances du trimestre précédent », notent, préoccupés, les auteurs du rapport.
« En ce qui concerne les forces internationales, il est utile de préciser qu’un civil a été tué et deux (2) autres blessés par les éléments de la Force Barkhane dans la région de Gao, le 1er septembre », atteintes par le ricochet d’un tir de sommation. « Les éléments de la Force conjointe G5 Sahel (FC-G5S) ont également été impliqués dans des violations de droits de l’homme perpétrées sur le territoire malien. »