Les méthodes des services de la sécurité d’Etat sont dénoncées par les défenseurs des droits humains. « Le Monde » a recueilli le témoignage d’anciens détenus rapportant des actes de torture dans des lieux sans existence juridique. Extraits
« Ils étaient « portés disparus » depuis des semaines, mais leur sort n’était un mystère pour personne. Les cinq hommes – deux militaires, un policier et deux civils –, accusés de vouloir déstabiliser l’Etat, font partie de ces Maliens qui, un jour, se sont subitement évaporés derrière les vitres teintées de 4 x 4 noirs non immatriculés et dont les proches évitent de se manifester trop fort, par crainte de représailles.
Leurs avocats sont sortis du silence le 26 novembre pour dénoncer, dans un communiqué, leurs « arrestations illégales », opérées entre le 6 septembre et le 4 octobre par la Direction générale de la sécurité d’Etat (DGSE) malienne. Depuis le 5 novembre, et après « avoir été gardés dans des lieux secrets, torturés et finalement présentés par pur formalisme à la brigade de recherches de la gendarmerie (…) pour leur faire signer des déclarations extorquées », tous sont inculpés pour « tentative de déstabilisation, complot contre le gouvernement et association de malfaiteurs », selon leurs avocats. Ils sont désormais écroués à la maison d’arrêt de Bamako. »