L’arrêté extravagant pris par le Préfet de police de Paris, sur l’ordre du ministre de l’Intérieur, qui interdisait toute manifestation des opposants algériens place de la République « au nom du risque de troubles à l’ordre publique;..en opposition frontale aux autorités de la République algérienne démocratique et populaire », a été annulé par le tribunal administratif de Paris. Une centaine de responsables associatifs algériens, forts de cette victoire, ont pu ainsi se réunir dimanche dernier, comme ils le font chaque semaine.
Depuis le 17 février 2019, autrement début du Hirak, la place de la République est devenue le lieu de manifestation de la diaspora algérienne contre le régime politico-militaire d’Alger. La préfecture de police de Paris a prétendu une nouvelle fois interdire cet espace dee manifestation sans qu’aucun trouble n’ait été signalé. Mais le recours d’un des collectifs appelant à la manifestation -« Libérons l’Algérie »- a été jugé recevable, le 27 mai, par la justice administrative, en permettant ainsi aux Algériens de se réunir. L’arrêté du juge des référés estime que le Préfet de police porte « une atteinte grave et manifestant illégale à la liberté de manifester ».
En dépit des tensions politiques entre Alger et Paris, les manifestations à la place de la République ont été maintenues. Le climat des relations entre Paris et Alger s’améliore en l’approche de la probable visite du président algérien à Paris prévue en mi-juin. Alger avait conditionné la visite à la neutralisation des opposants, une exigence réitérée lors de la visite du chef d’état-major Said Chengriha comme lors des réunions de coopérations entre le directeur de la DGDSE (direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure) le général major Djebbar Mhenna et ses homologues français.
Négociations entre Alger et Paris
Plus de trois années durant, la Préfecture de police de Paris n’avait mis aucun obstacle au droit de manifester place de république/ L’interdiction proposée s’inscrit dans la visite prochaine et probable du président algérien Abdelmadjid Tebboune prévue en mi-juin. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin s’est rendu à Alger le 19 décembre 2022 pour en négocier les conditions
Sauf que la justice française n’a pas répondu aux mandats d’arrêt internationaux contre des figures de l’opposition très actives sur les réseaux sociaux. Du coup, les services algériens ont menacé l’exécutif français de cesser tout coopération au Sahel et de priver la France de projets d’infrastructure communs, notamment dans les ports, s’il ne prenait pas de mesures coercitives contre les opposants telle que « l’interdiction partielle » de manifester Place de la République dans l’hypothèse où le président Tebboune viendrait à Paris..