Le scrutin présidentiel turc « inéquitable » pour RSF

Le système déloyal de hyper-présidentialisation de Recep Tayyip Erdogan , selon RSF, aurait aussi été renforcé ces dix dernières années par les attaques et subterfuges multiformes du pouvoir qui ont fragilisé les médias d’opposition, et, toujours selon RSF, tué le pluralisme de l’information. Mondafrique publie le texte de RSF qui parait pourtant particulièrement sévère alors que le scrutin présidentiel n’a pas été fraudé et que le candidat de l’opposition a pu, sans être inquiété, mené une campagne vigoureuse. Le score de 52% obtenu par Erdogan plaiderait en faveur d’une certaine mesure dans les termes employés par RSF pour qualifier l’état de la démocratie en Turquie 

« La justice, à la botte d’Ergodan, n’a de cesse d’emprisonner et de harceler les journalistes. Depuis juin 2022, au moins 32 journalistes et collaborateurs de médias pro kurdes ont été arrêtés pour “appartenance à l’organisation illégale du PKK”. Seuls neuf d’entre eux ont retrouvé la liberté le 16 mai dernier. Depuis 20 ans, environ 200 journalistes comparaissent chaque trimestre devant les tribunaux, sur la base de la législation antiterroriste (TMK) ou du code pénal (TCK) en raison de leur activité professionnelle. Le “délit de lèse majesté” toujours en vigueur dans le code pénal turc, a aussi permis de poursuivre quelque 200 autres journalistes depuis août 2014 pour “insulte envers le président Erdogan”. Soixante-quatorze d’entre eux ont été condamnés à de la prison ou amende.

D’après le site Bianet, partenaire de RSF en Turquie, en 2022, la justice a également censuré sur Internet pas moins de 550 contenus journalistiques (articles, éditoriaux, enquêtes), en grande partie sur la corruption et clientélisme politique et les mauvaises pratiques des cercles proches du pouvoir. 

A ces pressions judiciaires s’ajoutent celles du Conseil chargé des annonces publiques (BIK) qui a modifié le code éthique de la presse qui conditionne l’accès à la publicité publique et qui peut pénaliser les quotidiens récalcitrants. Le Haut Conseil de l’audiovisuel (RTÜK) contribue aussi à affaiblir financièrement des chaînes critiques, en les sanctionnant avec des amendes astronomiques. En 2022, 75 % des amendes infligées l’avaient été aux dépens des sept principales chaînes critiques (Halk TV, Fox TV, Tele1, KRT, Habertürk TV, Flash TV et TGRT Haber)… »

La Turquie a perdu 16 places au dernier Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF et se situe désormais à la 165e place sur 180 pays. 

1 COMMENTAIRE

  1. Il est écrit : « Le système déloyal de hyper-présidentialisation de Recep Tayyip Erdogan , selon RSF ».
    Ma question : RSF, ma connaissance, n’a jamais dit la même chose concernant le système Français qui est aussi hyper-présidentiel

Les commentaires sont fermés.