Depuis l’ouverture des frontières, en juin dernier, le nombre de personnes touchées par le virus est passé de 1 201 à 152 254 et le nombre de décès a grimpé de 50 à 5 052 cas. Une situation devenue critique: non-respect des restrictions dans les espaces publics, manque de fermeté, absence de sanctions et des taux records de contamination. Pire encore, une partie des millions de dinars, versés par les citoyens et les entreprises au Fonds 1818 dédié à la lutte contre le coronavirus, s’est évaporée.
Pour l’heure, les responsables, incapables de se doter des vaccins en urgence, affirment une chose et son contraire. Les réunions se multiplient, mais sur le terrain c’est le statu quo. Après une première phase de contagion maîtrisée, la gestion de la seconde vague intrigue et les autorités sont dans l’incapacité de faire respecter le protocole sanitaire imposé. Pendant ce temps, les deux têtes de l’exécutif, le président de la République et le chef du gouvernement, mènent un bras de fer intense alors que le pays traverse une crise socio-économique sans précédent : explosion du chômage, une économie durablement affaiblie par la pandémie, un déficit budgétaire abyssal.
Dans la continuité du conflit institutionnel stérile, le pensionnaire de Carthage s’est réuni en solo avec le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi et les membres du Comité scientifique en charge de la lutte contre la pandémie pour proposer un reconfinement total. Il s’est ensuite réuni avec Hichem Mechichi pour assurer qu’il y a “un seul État dont les institutions travaillent ensemble”. Un désordre inexpliqué à l’image de la décision d’opter, en grande partie, pour le vaccin développé par l’entreprise pharmaceutique française Sanofi, qui ne devrait pas être disponible avant la fin de l’année au mieux et l’arrivée des doses du vaccin Pfizer tarde à se concrétiser. En attendant, la poussée épidémique fait des ravages et les autorités peinent à maîtriser la situation.