À deux semaines du début de la révision de la liste électorale, le Parti des peuples africains (PPA-CI), le mouvement de Laurent Gbagbo, ne croit pas au succès de l’opération mais à son échec, programmé selon lui. Pour y remédier, il appelle à auditer la liste électorale et à assurer la gratuité des pièces nécessaires à l’enrôlement des électeurs.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
C’est le seul moyen de faire voter le maximum d’Ivoiriens et d’assurer la légitimité du prochain président de la République, a affirmé, lundi 30 septembre, Sébastien Dano Djédié, président exécutif du Parti des peuples africains (PPA-CI) qui évaluait le processus de révision de la liste électorale, lors d’un point de presse.
La Côte d’Ivoire s’apprête à ouvrir l’opération d’enrôlement des électeurs, un an avant la présidentielle prévue le 30 octobre 2025. Mais à deux semaines de l’enrôlement prévu le 19 octobre prochain, le Parti des peuples africains (PPA-CI) dénonce la cherté des pièces administratives. Notamment la carte nationale d’identité qui coûte 15.000 FCFA, l’extrait de naissance pour l’adulte sans pièce (25.000 FCFA), le certificat de nationalité (5.000 FCFA) et le certificat de résidence (2.000 FCFA).
Ces différents montants sont devenus rédhibitoires « à cause de l’extrême pauvreté qui sévit en Côte d’Ivoire », a dénoncé le président exécutif. Pour lui, « nombre de nos populations ne sont pas en mesure d’obtenir les pièces exigées ». C’est pourquoi il propose la gratuité de toutes les pièces administratives nécessaires à l’enrôlement durant la période. « Nous réclamons la gratuité des pièces pour la période électorale afin de permettre de participer au choix du président de la République pour lui conférer une vraie légitimité », a-t-il ajouté.
Tracasseries administratives
Le parti de Gbagbo évoque d’autres obstacles, notamment les tracasseries administratives (insuffisance de formulaires, absence de registre, des agents pas informés des nouveaux décrets…) et des vacances judiciaires qui sont autant de gages pour saper l’engouement autour du processus.
En conséquence, le PPA-CI demande au gouvernement d’accepter d’auditer la liste électorale qu’il soupçonne d’abriter 3 millions de personnes frauduleusement inscrites mais sans en apporter la preuve autrement que 6.036 doublons, 4.638 personnes ayant 100 ans dont 228 nés entre 1853 et 1899. Soit moins de 11 mille personnes ayant bénéficié d’une supposée fausse inscription.
L’opération d’enrôlement va aussi permettre de savoir si l’ancien président Laurent Gbagbo sera inscrit ou non sur la liste électorale à la fin du processus. C’est probablement pour mettre fin à l’incertitude que Dano Djédjé appelle à un dialogue inclusif autour de la révision de la liste électorale même si sur ce sujet, le PPA-CI se heurte depuis le mois de février à un véritable mur de silence.