A l’occasion du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO lundi à Niamey, le Président nigérian Muhammadu Buhari a rappelé à l’ordre ses pairs d’Afrique de l’Ouest sur le respect des règles démocratiques, au moment où l’institution régionale maintenait sa position de fermeté à l’endroit de la junte malienne, sommée de désigner un président de transition civil avant le 15 septembre.
Cité sur twitter par son porte-parole, Gaba Shehu, il a demandé aux dirigeants ouest-africains d’arrêter d’allonger leurs mandats car cela devient une source de problèmes. « En tant que dirigeants de nos Etats membres de la CEDEAO, nous devons adhérer aux dispositions constitutionnelles de nos pays, particulièrement en ce qui concerne la limitation des mandats. Car ce domaine est cause de crises et de tensions politiques dans notre sous-région », a-t-il déclaré, visant non seulement le Guinéen Alpha Condé mais aussi l’Ivoirien Alassane Ouattara.
Le Président nigérian est allé encore plus loin en précisant que cette retenue devait aussi embrasser « la nécessité de garantir des élections libres, justes et crédibles. » « Cela doit être le socle de la démocratie qu’il faut soutenir dans notre sous-région, de la même façon que le respect de l’état de droit. »
La veille, le porte-parole avait évoqué explicitement les élections législatives et présidentielles prévues cette année au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée et au Niger, annonçant que le Président Buhari rappellerait, à l’occasion du sommet, « l’impératif de renforcer la démocratie dans la sous-région en respectant les dispositions constitutionnelles, l’état de droit et les résultats de scrutins libres et équitables. »
La CEDEAO a été beaucoup perçue comme un club des chefs d’Etat prompts à défendre l’un des leurs lorsque Ibrahim Boubacar Keita a été renversé par une junte, après des mois de troubles et de protestations dans son pays et des élections législatives marquées par un double contexte de pandémie et d’insécurité et l’enlèvement du chef de file de l’opposition.