Le Mali traîne l’Algérie devant le prétoire de La Haye 

Le gouvernement de transition du Mali annonce, le 04 septembre 2025, le dépôt d’une plainte, auprès de la Cour internationale de Justice (Cij) contre la République algérienne démocratique et populaire en raison de la destruction fr l’un de ses drones de reconnaissance.

Un article de « Veille Sahélienne »

Bamako dénonce la destruction de l’un de ses drones de reconnaissance, de marque Bayraktar Akinci, immatriculé TZ-98D, de fabrication turque.  L’engin survolait les latitudes de Tinzaouatène et de Kidal, durant la nuit du 31 mars au 1ᵉʳ avril. Il sera immédiatement intercepté et neutralisé, à l’intérieur de l’espace aérien de l’Algérie, selon un communiqué officiel, dès le lendemain de l’incident.  
 
A Bamako, les autorités de transition contestent l’argument et accusent, le voisin du nord, de favoriser l’extension du terrorisme au sud du Sahara.  Le pouvoir de “transition” lui reproche, également, la présence, à Alger de l’opposant Mahmoud Dicko, ex-président du Haut conseil islamique, d’ailleurs reçu en audience publique par le Président Abdelmajid Teboune, le 19 décembre 2023. L’imam de la confrérie Kountiya, s’est exilé après avoir successivement soutenu puis critiqué la junte. Les rumeurs récurrentes de son retour à bord d’un vol régulier déclenchent l’hystérie, dans la capitale du Mali, entre ses partisans et détracteurs, sur fond de tensions ethniques.  

Il est peu probable que la Cij fasse droit à la requête du Mali. La difficulté à établir les moyens de la preuve et le lyrisme de la correspondance confèrent, à la démarche, un caractère davantage démonstratif que juridique, au moment où le pays subit, de l’intérieur, les assauts de groupes armés dont la virulence atteste d’une volonté de vaincre et de gouverner, à l’ombre du glaive.  
 
La recevabilité même de la plainte constitue le préalable à son éventuel examen.