Le liban est un Etat-failli où la mainmise stratégique du Hezbollah sur le Liban s’est parfaitement combinée, depuis 2016, à l’appétit gargantuesque de la mafia politique libanaise.
Le Hezbollah est devenu, dans les faits, le parrain d’une caste politique corrompue, transformée en un bloc informe digne de la tératologie. Son entreprise de phagocytose des pouvoirs est telle que toute entreprise de reddition de compte à l’ombre de sa tutelle paraît impossible.
Depuis le 17 octobre 2019, une révolution qui transcende toutes les communautés spirituelles et religieuses, toutes les régions libanaises et toutes les classes sociales, a éclaté au Liban, dynamique sans pareille dans l’histoire de ce pays. Cette révolution se heurte, depuis ses débuts, à des divergences endogènes sur les priorités – le fait de savoir s’il faut tirer d’abord sur le Hezbollah ou sur la caste politique corrompue, quand bien même les deux forment désormais un tout insécable – ou encore sur les actions politiques à entreprendre : élections législatives anticipées, formation d’un gouvernement indépendant, chute du président de la République.
A balles réelles sur la foule
Les obstacles exogènes sont également considérables : la puissance guerrière du Hezbollah, organisé, discipliné, et sans cesse oxygéné par l’Iran ; la capacité de cette caste politique semblable à l’Hydre de Lerne à pouvoir se reconstituer à chaque fois de manière à empêcher toute brèche, tout changement au sein du système politique ; la répression violente des forces de l’ordre, du Hezbollah et des partisans du mouvement Amal du président de la Chambre chiite Nabih Berry , qui n’hésitent pas à tirer qui à balles en caoutchouc, qui à balles réelles sur la foule dans un pays où les libertés s’amenuisent progressivement. «
Le peu d’intérêt que le Liban suscite au niveau de la communauté internationale à l’aune des divers appels d’empire dans la région, sinon pour tenter de trouver des solutions temporaires qui ne font in fine que retarder l’explosion de quelque temps.