Dans son édition du 29 juin, le Wall Street Journal révèle que le World Economic Forum (WEF) doit faire face à de nombreuses accusations de harcèlement sexuel et de discrimination à l’égard des femmes et des Noirs.
En mai dernier, l’Allemand Klaus Schwab, 86 ans, fondateur en 1987 du célèbre Forum économique mondial de Davos, dans les montagnes suisses, annonçait qu’il prenait définitivement sa retraite. Dorénavant, il n’assurerait plus que la présidence du conseil de fondation de l’organisation, installé dans le canton de Genève. Ce départ un peu précipité est-il lié à l’enquête que menait depuis des mois le Wall Street Journal (WSJ) sur les problèmes de gouvernance au sein du World Economic Forum (WEF) ?
Alors que celui-ci publie chaque année des études afin de tenter de promouvoir un monde meilleur, et qu’il se penche notamment sur les inégalités entre les hommes et les femmes dans le monde, le média américain, s’appuyant sur de multiples témoignages, révèle que tout n’est pas forcément très rose dans les bureaux de cette grande entreprise. On y parle de harcèlement sexuel, de femmes qui ont vu leur carrière bloquée après un retour de congé de maternité. Cheryl Martin, ancienne haut fonctionnaire dans l’administration de Barak Obama, devenue membre du conseil d’administration du WEF, qui avait voulu changer certains comportements, aurait été marginalisée, privée de ressources budgétaires. Elle a préféré démissionner en 2018.
À quoi sert Davos?
Sous le titre « Behind Davos, Claims of a Toxic Workplace », le Wall Street Journal parle de centaines d’anciens employés « traumatisés ». Non seulement des femmes, mais aussi des personnes de couleur affirment avoir été écartés du rendez-vous annuel de janvier dans les Alpes suisses. Interrogé par le quotidien suisse Le Temps, le WEF a répondu que « la diversité raciale et ethnique au sein des équipes lors du Forum de Davos correspond à celle de ses équipes ».
Si les chefs d’État et les managers des multinationales se bousculent dans la petite station thermale du canton des Grisons, ce n’est pas pour les thèmes abordés mais pour pouvoir se rencontrer discrètement. En un ou deux jours, le président américain ou sud-africain peuvent s’entretenir avec dix de leurs homologues comme avec une large brochette de géants du négoce mondial.