Les États-Unis ont informé le gouvernement israélien, lundi 14 novembre 2022, que le FBI avait été chargé d’une enquête sur le meurtre de Shireen Abu Akleh, la journaliste américaine d’Al Jazeera qui a trouvé la mort en mai dernier lors d’une opération de l’armée israélienne à Jénine en Cisjordanie. Une pierre du président Biden dans le jardin du nouveau Premier ministre israélien.
Cette décision que le gouvernement intérimaire israélien a refusé de commenter, ne peut être considéré que comme un geste de méfiance public envers l’enquête qu’Israël a mené sur le décès de la journaliste. L’enquête israélienne avait reconnu comme « probable » qu’une balle israélienne avait causé la mort de la journaliste. Mais Israëf affirmait aussi que ce décès était accidentel. Tout l’enjeu serait donc aujourd’hui de prouver que ce décès n’était pas un accident, mais un geste volontaire.
Le ministre de la Défense israélien, Benny Gantz, a twitté que la décision de saisir un procureur fédéral sur le dossier Shireen Abou Akleh était une « grave erreur ». Benny Gantz a en outre affirmé que « l’armée israélienne a mené une enquête indépendante et professionnelle, dont les détails ont été présentés aux Américains ».
Une ingérence américaine pour « Bibi »
Toute la question aujourd’hui est de savoir si la saisie d’un procureur fédéral est une décision symbolique ou pas. Si le Département d’État donnait son feu vert et, si comme il est probable, le futur gouvernement Netanyahu considérait l’enquête américaine comme une ingérence dans les affaires intérieures israéliennes, alors cet évènement mineur pourrait entraîner une grave détérioration des relations israélo-américaines.
Rappelons que peu après son élection, Joe Biden a utilisé le meurtre du journaliste Kashoggi pour mettre publiquement en accusation le prince régnant saoudien Mohamed Ben Salmane. Cette mise en accusation a entrainé une grave détérioration des relations diplomatiques entre l’Arabie Saoudite et les Etats Unis.
