Le président béninois Patrice Talon a annoncé jeudi 7 novembre soir le «retrait des réserves de change du franc CFA» qui se trouvent en France.
«Nous sommes tous d’accord là-dessus, à l’unanimité, pour mettre fin à ce modèle», a déclaré le président Talon dans une interview à la radio RFI et à la chaîne France 24, assurant que ce modèle était avant tout un «problème psychologique» et non «technique».
«La banque centrale des pays d’Afrique de l’UMOA (Union monétaire ouest-africaine) va gérer la totalité de ces réserves de devises et va les répartir auprès des diverses banques centrales partenaires dans le monde», a assuré le chef de l’Etat béninois, déclarant que cela se ferait «très rapidement», mais sans donner de calendrier précis.
Début octobre, le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, avait déclaré que la France était ouverte à une «réforme ambitieuse» du franc CFA. Il avait dit attendre que les 15 pays qui partagent cette devise attachée à l’euro «décident ce qu’ils souhaitent», à un moment où l’Afrique de l’Ouest envisage de créer sa propre monnaie unique.À lire aussi : La France ouverte à «une réforme ambitieuse» du franc CFA
Etabli en 1945, une quinzaine d’année avant l’indépendance des colonies françaises, la valeur du franc CFA est aujourd’hui indexée sur l’euro (1 euro = 655,96 francs CFA) ce qui maintient les économies africaines dans la dépendance de la politique monétaire européenne, une situation régulièrement taxée de «néo-colonialisme».