Peu après l’annonce du décès d’Idriss Déby, le mardi 20 avril, le général américain Stephen Townsend qui dirige le commandement américain pour l’Afrique témoignait devant le Congrès à Washington. « Une combinaison de forces tchadiennes et françaises, a-t-il certifié, a affronté une colonne rebelle, et alors qu’elle semblait se retirer, M. Déby a été tué ».
Nos confrères de « Jeune Afrique » rapportaient dans un article retraçant « les dernières heures du président-maréchal tchadien » que l’armée tchadienne avait été « bien aidée par les renseignements français, qui décryptent les stratégies du FACT depuis le ciel. » On peut imaginer que ce renseignement français était issu de l’usage de drones, d’images satellites ou bien encore potentiellement par les avions de chasse français. Pour autant, l’aviation française était-elle réellement présente ? On peut le supposer
On peut donc affirmer que l’armée française sait assez précisément qui, quand et même comment a été tué le Maréchal Déby…
Selon des informations de nos confrères de RFI publiées le 12 Avril 2021, l’armée tchadienne procédait à des frappes aériennes contre les rebelles du FACT par le biais d’avions de chasse MiG-29. Mahamat Mahadi Ali le chef du FACT interrogé par RFI le lundi 19 Avril 2021 était lui catégorique sur la présence de l’aviation française qui aurait selon lui largement joué sur l’issue des combats. « L’aviation française, a-t-il déclaré, nous survolait jour et nuit. (…) Ils ont toutes les informations, les déplacements, la nature des armes, le nombre des hommes, le nombre de véhicules. Si ce n’est pas un avantage, qu’est-ce qu’un avantage alors ? C’est une intervention directe ».
Que l’aviation française ait été ou non engagée, l’appui de l’armée française à l’armée tchadienne se serait donc a minima matérialisé par l’utilisation d’images satellites et/ou de drones. La précision des images dont bénéficiaient les militaires français laisse supposer qu’ils ne peuvent pas à l’heure actuelle ne pas être au courant des circonstances précises de la mort du Président Déby. On peut effet imaginer que l’armée française a suivi avec précision l’itinéraire du véhicule Toyota blindé de son plus grand allié africain dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Le parlement français ignoré
La Constitution française qui dispose à son article l’article 35, alinéa 2 que « le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention » et qu’il précise les objectifs poursuivis. » Espérons que l’exécutif français qui aura donc sans doute l’occasion de s’expliquer prochainement devant le Parlement sur les modalités de l’intervention française donne aussi rapidement des précisions sur la mort du Président Tchadien