En provenance de la Libye, la progression de la colonne de 40 pickups d’un groupe armé a été stoppée net dans l’extrême nord du Tchad par les missiles air-sol lancés par des Mirage 2000, des avions de chasse français, Tibesti et de l’Ennedi.
La France d’Emmanuel Macron vient à la rescousse du Tchad d’Idriss Deby dans les deux régions du Tibesti et de l’Ennedi où l’armée tchadienne combat les rebelles de l’Union des forces de la résistance (UFR), qui ne sont pas des islamistes mais des opposants à la quasi dictature d’Idriss Déby. On est loin avec cette intervention de l’armée française des objectifs affichés d’une lutte anti terroriste via le G5 Sahel
Une manœuvre d’intimidation, puis des frappes aériennes. C’est la stratégie de l’opération franco-tchadienne qui a repoussé, ce dimanche 3 janvier en fin d’après-midi, une colonne de pickups d’un groupe armé en provenance de Libye. Après un décollage de la base militaire française de N’Djamena, des Mirage 2000, des avions de chasse de la Force Barkhane, ont effectué des survols de dissuasion de la colonne de pickups avant de procéder à des tirs de missiles air-sol.i
« La colonne avait été repérée depuis au moins 48 heures, a précisé le porte-parole de l’état-major français, le colonel Patrik Steige. L’armée de l’air tchadienne avait déjà procédé à des frappes pour les stopper », en vain !
Des opposants armés «mis hors d’état de nuire»
A la demande des autorités tchadiennes, l’intervention française entre le Tibesti et l’Ennedi (dans l’extrême nord du pays) semble avoir été décisive pour reprendre le dessus. «Cette colonne a été repérée, neutralisée et mise hors d’état de nuire par nos Forces aériennes appuyées par l’opération Barkhane », s’est gargarisé le colonel Azem Bermendoa Agouna, porte-parole de l’Armée tchadienne dans un communiqué.
«Cette intervention en réponse à la demande des autorités tchadiennes a permis d’entraver cette progression hostile et de disperser la colonne», complète un autre communiqué du ministère français de la Défense. A l’AFP, Youssouf Hamid, le porte-parole de l’Union des forces de la résistance (UFR), un groupe rebelle que N’Djamena combat dans le Borkou-Ennedi-Tibesti, des régions de l’extrême-nord du Tchad, a dénoncé une ingérence de la France dans les affaires internes du Tchad.
En 2008, le groupe rebelle, dont les éléments sont essentiellement issus de l’ethnie Toubou, a été stoppé aux portes de la capitale tchadienne alors qu’il s’apprête à renverser le régime d’Idriss Deby, de l’ethnie Zaghawa.
Dans tous les cas, en participant à cette opération conjointe, Paris est venue à la rescousse d’Idriss Deby, son allié dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.