Alors que l’état de santé du président algérien hospitalisé en Allemagne ne semble guère s’améliorer, les plus hauts gradés de l’armée se retrouvent quotidiennement en conclave pour préparer l’après Tebboune
La communication pour le moins parcellaire sur l’état de santé du président Tebboune et l’absence d’images où on le découvrirait hospitalisé mais pleinement conscient ne cessent d’alimenter rumeurs et spéculations en tout genre en Algérie, au moment où ce pays subit une recrudescence de la pandémie.
L’incertitude sur l’état du président Tebboune – censé promulguer la nouvelle Constitution après le référendum du 1er novembre et ratifier la loi de Finances 2021 – pousse certaines voix à réclamer l’application de l’Article 102 de la Loi fondamentale, relatif à la vacance du pouvoir, afin d’éviter une crise constitutionnelle.
« L’Article 102 facilite bien les choses dans la mesure où le constat de vacance de pouvoir se fait en deux temps : l’état d’empêchement temporaire [du président], d’une durée maximale de quarante-cinq jours, puis sa démission de plein droit au-delà de cette durée », explique le politologue Mohamed Hennad cité par l’AFP.
Vers une collégialité du pouvoir
La solution constitutionnelle qui verrait le remplacement du président Tebboune par le président par intérim du Sénat, Salah Goudjil, ne semble pas d’actualité. En effet cet ancien combattant de la guerre d’indépendance, âgé de 89 an, se trouve dans un état de santé très fragile. Outre son impuissance et son niveau de corruption, la classe dirigeante algérienne est frappée par la limited’age.
C’est pour ces raisons que les hauts gradés algériens s’orienteraient vers un pouvoir de type collégial qui pourrait assurer une sorte de transition. L’Algérie avait déja connu une construction de ce type avec le Haut Comité d’Etat (HCE) mis en place en 1992 après la destitution du président Chadli. Encore faut-il dénicher « le diamant rouge », autrement dit l’oiseau rare, susceptible de prendre la tète de cette instance collégiale.