En poste à Bangui depuis 2013, l’ambassadeur de France en Centrafrique Charles Malinas a tenté de désamorcer la crise entre le pouvoir de transition de Catherine Samba-Panza (CSP) et l’ancien ministre Karim Meckassaoua qui s’était vu retirer son passeport le 12 mai dernier alors qu’il s’apprêtait à reprendre le vol Brazzaville-Bangui de la compagnie angolaise TAAG Angola. Le diplomate français a négocié un compromis entre les deux parties qui prévoit que le ministre de la sécurité publique Nicaise Samedi Karnou rende son passeport à Meckassoua qui, en échange, devait renoncer à porter l’affaire devant la justice. De passage dans son pays pour le Forum de réconciliation nationale, l’ancien ministre des Télécommunications du président François Bozizé a décliné l’arrangement trouvé par le diplomate français, préférant porter l’affaire devant le tribunal de Grande Instance de Bangui. Dans l’ordonnance rendue le 28 mai, le Tribunal a constaté « la voie de fait à l’égard du sieur Karim Meckassoua et ordonné au Ministère de la Sécurité publique de restituer dès notification de la présente ordonnance le passeport de sieur Meckassoua et qu’il soit laissé libre de voyager ». Proche du président Sassou Nguesso, qu’il représente dans les conseils d’administration de plusieurs sociétés dont Servair Congo, Karim Meckassoua n’a pu récupérer son passeport que le mercredi 2 juin. Il s’est envolé le même jour pour la capitale congolaise. Selon son entourage, le retrait du passeport n’est qu’une mesure dans la longue série de manœuvres visant à empêcher l’ancien ministre de se porter candidat à la prochaine présidentielle.
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