L’Algérie fait partie du groupe de trois pays d’Afrique considérés comme étant les plus menacés par une arrivée du coronavirus originaire de Chine, établi par une équipe internationale dirigée par Vittoria Colizza (Sorbonne Université)
Un article de Yacine Babouche dans TSA
L’équipe de chercheurs est arrivée à cette conclusion suite à une modélisation du risque pour les pays africains, se basant sur plusieurs paramètres tels que le risque lié à l’ampleur des flux de voyageurs vers l’Afrique au départ des différentes provinces de Chine ainsi que la vulnérabilité de chaque Etat africain face à une urgence épidémique et ses capacités à parer à l’éventualité d’une importation de cas.
Le risque a été estimé en s’appuyant sur les données du trafic aérien Chine-Afrique au cours de l’année écoulée et sur le nombre de cas confirmés et la taille de la population dans chacune des provinces chinoises. Prenant en compte ces données d’incidences et les trois aéroports ayant le plus gros trafic aérien dans chaque en province chinoise, les chercheurs ont calculé la probabilité pour une ville chinoise d’être le point de départ d’une personne infectée pour chacun des pays africains, sachant qu’il existe des relations privilégiées entre certaines provinces chinoises et différents pays d’Afrique.
Ainsi, selon cette modélisation, l’Algérie se trouve dans le groupe des trois pays africains les plus menacés d’être exposés à l’importation du coronavirus par le biais aérien, aux côtés de l’Egypte et l’Afrique du Sud.
« Egypte, Algérie et Afrique du Sud présentent des aptitudes de réponse allant de « modéré » à « élevé ». L’Egypte a ainsi un index de capacité à 87 sur 100 et un index de vulnérabilité à 53 ; l’Algérie obtient 76 en capacité et 49 en vulnérabilité et l’Afrique du Sud, elle, possède un index de capacité de 62 et un indice de vulnérabilité de 69 », selon la même source.
La semaine dernière, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait placé l’Algérie dans la liste des treize pays prioritaires sur le continent d’Afrique, devant être « particulièrement vigilants » à l’égard du coronavirus de Wuhan. L’OMS avait également indiqué que l’Algérie faisait partie des pays ne disposant pas du « matériel essentiel dont elle a besoin pour effectuer des tests sur un nouvel agent pathogène », ses propres capacités ne lui permettant pas d’être en mesure de dépister de manière autonome le coronavirus.