La Tunisie devrait se retrouver incessamment en situation d’insolvabilité avec un ratio de la dette par rapport au PIB qui rapproche des 100%.
Une chronique d’Ezzeddine Ben Hamida
A la fin du 19ème siècle, la Tunisie s’est trouvée incapable d’honorer le remboursement de ses engagements financiers. C’est ainsi que la France s’est invitée un certain 12 mai 1881 au Plais de Bardo pour imposer son protectorat au Monarque Mohamed ElSadok Bey.
Fin juillet 2020, la dette publique de la Tunisie avait atteint 88,5 milliards de dinars (27,4 milliards d’euros). Selon la loi de Finances 2020, l’encours de la dette publique atteindrait 94 milliards de dinars cette année (contre 82,5 milliards en 2019) dont 70,5 milliards de dette extérieure (75%).
La Tunisie fait école !
Ventilée par devise, on constate que 56,5% de cette dette sont libellés Euros, 26,3% en dollars et 11% eu Yen japonais. Précisons que 52,1% de la dette extérieure tunisienne provient de la coopération multilatérale (BM, BAD, l’UE …), 31,5% des marchés financiers et 16,4% de de la coopération bilatérale.
Toutefois, la Tunisie n’est pas seule dans un tel marasme, au moins cinq pays pour le moment sont incapables de rembourser leurs dettes : l’Argentine, l’Équateur, le Liban, le Suriname et la Zambie. D’autres États pourraient être en faillite en 2021
La pandémie de coronavirus n’a épargné aucune nation. La dette des États s’est envolée en 2020. Cependant, l’argent coûte plus cher pour les pays pauvres. Au risque de les mettre à genoux !
Des taux négatifs pour les riches
A contrario, dans les pays développés, cet endettement est jugé envisageable. Mieux encore, des pays, comme l’Allemagne
ou la France, trouvent même des bailleurs qui acceptent de leur prêter à des taux réels négatifs (inflation déduite). Sur le long terme, le placement reste malgré tout plus sûr que des marchés boursiers trop bousculés.
L’Agence de notation financière internationale Fitch Ratings a même calculé qu’en 2022 le montant des intérêts payés dans l’année par les pays riches et par les pays pauvres sera le même, 711 milliards d’euros, alors que les pays pauvres ont emprunté trois fois moins d’argent que les pays riches !