Un rapprochement possible entre l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, et le président Alassane Ouattara ne plait pas à tout le monde dans l’entourage présidentiel
Dans les milieux du parti présidentiel, cette main tendue de l’ex-président de l’Assemblée nationale est diversement appréciée. Si le Secrétaire exécutif, Cissé Bacongo a salué « une bonne démarche qui va dans le sens de la réconciliation nationale », le porte-parole adjoint, Mamadou Touré a, lui, appelé les militants du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) à « rester vigilants ».
Car l’ancien président de l’Assemblée nationale qui est toujours sous le coup d’une condamnation à la prison à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » aurait, à ses yeux, envie de « rentrer sans rentrer ». D’autres encore ont cherché à minimiser l’impact de ces échanges en indiquant « qu’il n’y a eu que deux (petits) coups de fil dans un contexte particulier de la grâce accordée à ses camarades » et que Soro qui a besoin d’exister politiquement « a estimé bon de faire savoir à l’opinion publique ».
En réponse, Guillaume Soro a dénoncé, le 23 avril dernier, « des préalables, toujours » exigés par les tenants du pouvoir qui n’auraient que faire de ses bonnes intentions. Or, à moins de deux ans de l’élection présidentielle, le président ivoirien paraît lui-même très isolé sur la scène politique nationale. L’opposition presse pour l’organisation de pourparlers devant déterminer les conditions d’une élection transparente et est plutôt unanime que l’ancien président doit être réinscrit sur la liste électorale parce qu’il a été blanchi par la Cour pénale internationale. Au demeurant, malgré son partenariat politique avec le Front populaire ivoirien (FPI), l’ex-parti de Laurent Gbagbo dirigé par Pascal Affi N’guessan, est de plus en plus critique et ouvertement hostile à la politique du gouvernement.