A moins de deux jours du scrutin, tous les candidats sont d’accord sur un point : même si aucune annonce officielle n’a encore été faite, l’élection présidentielle ne pourra pas se tenir le 24 décembre comme prévu.
La liste définitive des candidats n’est toujours pas connue et la Commission en charge de l’organisation du scrutin ainsi que le Parlement se rejettent mutuellement la responsabilité de cet énième blocage qui a fait dérailler l’élection.
La question est maintenant de savoir à quelle date devra être reporté le vote. Avec un véritable dilemme à la clé : un report en forme de trompe l’oeil à très court terme (janvier ou février), alors que le pays ne sera probablement pas près, risque d’entacher la légitimité du futur président sur la scène intérieure. Ou un report à plus long terme, certes plus raisonnable, mais qui risque de replonger la Libye dans une spirale de violence.
Dans les deux cas de figure, cela pose dès aujourd’hui la question du maintient, ou non, du gouvernement d’union nationale emmené par le Premier ministre par intérim, Abdel Hamid Dbeibah. Il faut dire que ce dernier se trouve dans une situation désormais intenable : alors qu’il s’était engagé à ne pas se présenter, il a déposé sa candidature à la présidentielle et n’hésite pas à utiliser ses fonctions de Premier ministre pour faire campagne.
En attendant une hypothétique sortie de crise, des hommes en armes se déploient autour de Tripoli..