La justice béninoise libère les agents pétroliers du Niger

Visite de presse sur la plateforme pétrolière de Sèmè, au Bénin

La justice béninoise a libéré lundi les trois Nigériens arrêtés le 5 juin sur la plateforme de chargement du pétrole brut à Sèmè, les condamnant toutefois à dix-huit mois de prison avec sursis. Cette décision devrait permettre la reprise du flux bloqué jeudi par les autorités nigériennes, en représailles à l’arrestation de sa délégation, dans un contexte de tension inédite avec le Président Patrice Talon. 

La Cour de Répression des infractions économiques et du terrorisme de Cotonou a jugé les trois cadres pétroliers coupables d’usurpation de titre et usage de données informatiques falsifiées. 

Aminatou Hadiza Ibra, la directrice générale adjointe de la WAPCO-Niger, la société nigéro-chinoise qui supervise le transport du brut par le pipeline, et ses deux collègues inspecteurs ont pu regagner leur hôtel. Ils étaient accusés de s’être introduits frauduleusement sur les lieux lors du chargement du deuxième tanker de brut nigérien, par une porte dérobée et avec des badges inauthentiques.

Le Niger, de son côté, a répondu que la délégation était entrée officiellement dans le pays et que cette présence était prévue par les accords tripartites signés en 2019 par le Niger, le Bénin et la Chine. Mais le Bénin multiplie les obstacles au motif que le Niger refuse de rouvrir la frontière commune, Niamey arguant de la menace que représentent pour sa sécurité les soldats français déployés dans le nord du pays.

La holding partenaire des deux pays, la West African Oil Pipeline Company (WAPCO), est une filiale de la China National Petroleum Corporation (CNPC), la société nationale du pétrole de Chine, qui exploite et transporte le brut nigérien, le Méleck, à travers une filiale nigérienne et une filiale béninoise. 

 

 

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