La justice algérienne tourne à la mascarade

Les principaux dirigeants algériens avant la démission du président Bouteflika, condamnés à de lourdes peines pour complot contre l’Etat voici un an sur la pression de l’ancien patron de l’armée algérienne, Gaïd Sala, sont jugés à nouveau samedi à Blida, sans doute pour voir leurs peines réduites ou annulées. 

Après la validation du pourvoi en cassation par la Cour suprême, le procès de l’ex conseiller et frère de l’ancien président, Said Bouteflika, les anciens chefs des renseignements Bachir Tartag et Mohamed Mediene (Toufik) a été programmé par le tribunal militaire de Blida pour le samedi 2 janvier 2021, a-t-on appris des avocats de la défense.

Les quatre mis en cause avaient été arrêtés en juin 2019 et condamnés en septembre de la même année par le tribunal militaire de Blida à 15 ans de prison chacun pour « complot contre l’autorité de l’armée et de l’Etat ».

Tous unis

Condamnés sur la pression de l’ancien chef d’état major, Gaïd Salah, depuis décédé, qui voulait régler ses comptes avec l’ancienne équipe au pouvoir qui avait tenté de le chasser vers la sortie, les trois ex dirigeants bénéficient aujourd’hui d’une certaine indulgence dans les cercles militaires au pouvoir. L’institution militaire algérienne, seule colonne vertébrale d’un pouvoir fragile confronté à une population très mobilisée et à une situation économique désastreuse, ne peut plus se payer le luxe de la division.