Alors qu’à Genève la Chambre pénale d’appel et de révision n’a toujours pas rendu de décision depuis septembre dernier, un retard surprenant, la situation est différente à Tel Aviv: le bureau du procureur a décidé de clore définitivement l’enquête concernant les gisements de fer de Simandou, en Guinée.
Ian Hamel, à Genève
L’affaire remonte à 2008. La société Beny Steinmetz Group Resources (BSGR) obtient le droit d’exploiter les blocs 1 et 2 du gisement de fer de Simandou. Pour faciliter l’opération, Beny Steinmetz a-t-il distribué des pots-de-vin à Mamadie Touré, la quatrième épouse du président guinéen, le général Lansana Conté ? L’argent aurait transité par des sociétés et des comptes en Suisse. En première instance, le tribunal correctionnel de Genève a condamné en janvier 2021 Beny Steinmetz à cinq ans de prison pour « corruption d’agents publics étrangers » et pour « faux dans les titres ». L’homme d’affaires franco-israélien a été jugé en appel en septembre dernier. Le verdict n’est toujours pas tombé.
Le géant Vale retire son action en justice
En revanche, le procureur de l’État israélien vient de clore définitivement l’enquête pénale. Une clôture qui fait suite « à l’accord historique avec le gouvernement guinéen, et au retrait unilatéral par Vale de son action en justice de 1,2 milliard de dollars devant la High court de Londres », écrit dans un communiqué la défense de Beny Steinmetz. Le géant brésilien Vale (leader mondial dans la production et l’exportation du minerai de fer) était un partenaire de l’homme d’affaires dans l’exploitation du gisement de SImandou. Pour Nati Simchony et Ronen Rosenblum, les avocats de Berny Steinmetz, cette décision de la justice israélienne « prouve une nouvelle fois que les allégations contre Beny Steinmetz sont sans fondement. Depuis plus de 10 ans, il est au centre d’une campagne internationale contre sa réputation et son intégrité ».
Toutefois, il n’est absolument pas certain que la justice genevoise prenne le même chemin que le bureau du procureur à Tel Aviv.