La confusion totale au centre du Mali

De nombreux comptes de réseaux sociaux du Mali se réjouissent de la libération de Farabougou, après sa chute, durant plus de 10 jours, aux mains des volontaires du jihad. Aucune de ces sources ne précise si la reconquête a occasionné des combats. Certains soldats exigeaient le préalable d’une couverture aérienne avant de se lancer à l’assaut.  

Un article de « Veille sahélienne »

https://t.me/veillesah/81

À la faveur d’une vidéo de propagande diffusée le 03 septembre 2025, Abou Houzeifa Al-Bambari, l’une des voix périphériques de la Katiba Macina, principale composante du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim-Alqaïda), annonce un blocus autour des villes de Nioro du Sahel et de Kayes, dans le centre-ouest. Plus tôt en journée, des combattants de la même entité prenaient possession de 2 véhicules et kidnappaient, sur la voie reliant Bema et Diongomané (cercle de Diéma), une partie des passagers masculins. Parmi les otages, la rumeur dénombre des proches du leader soufi Bouyé Haïdara, autrement connu sous la dénomination Chérif de Nioro, de son patronyme Maure, Mohamed Ould Cheikh Hamahoullah, guide spirituel de renom, à la rencontre des trois frontières de la Mauritanie, du Mali et du Sénégal.  

L’oraison de Al Bambari énonce quelques interdictions, “jusqu’à nouvel ordre”, dont la défense d’importer du carburant, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Sénégal et de la Mauritanie. Selon l’orateur, la mesure de rétorsion sanctionne la récente destruction des dépôts de produits pétroliers, par les Forces armées maliennes (Fama). Il étend aussi la restriction, sous peine de représailles, à la compagnie de bus Diarra Transport, au grief de sa collaboration alléguée avec le pouvoir de Bamako. Al Bambari le précise, les civils situés en dehors de l’espace sous embargo seront épargnés.

Enfin, Al Bambari reproche, aux populations des localités précitées, leur soutien à l’ennemi, lors des attaques coordonnées du 1ᵉʳ juillet 2025. Des habitants accusés de prêter main –forte aux jihadistes, furent, alors, lynchés par la foule.  

Vidéo, en langue Bambara:

 
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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)