La chute du groupe indien Adani éclabousse le Moyen Orient

L’empire du magnat indien Gautam Adani avait lourdement ijnvesti en Israël et en Égypte. Benjamin Netanyahou et Abdel Fattah al Sissi entretenaient eux-mêmes des relations étroites avec le groupe indien. Si l’empire d’Adani s’effondre, cela affectera certainement la position de Modi ainsi que celle de l’Inde au Moyen-Orient « . En cas de chute, les éclaboussures seront aussi politiques.

Le groupe de Gautam Adani a perdu jusqu’à 120 milliards de dollars de valeur boursière depuis qu’Hindenburg Research, une obscure société de conseil et d’investissement américaine a rendu public le 24 janvier un rapport accusant le groupe indien de « fraude comptable effrontée, manipulation d’actions et blanchiment d’argent ».

La société américaine a même pointé un doigt accusateur contre le fondateur du conglomérat qui aurait réalisé « la plus grande escroquerie de l’histoire de l’entreprise ». 

Le consortium indien a rejeté les allégations, brandi la menace de poursuites judiciaires, mais les investisseurs se sont immédiatement délestés de leurs titres, évaporant en quelques jours 120 milliards de dollars de valeur boursière.  

De 2 à 137 milliards de dollars

L’empire Adani est passé en dix ans de 2 milliards de dollars à 137 milliards de dollars. Sa croissance extrêmement rapide a été  étroitement liée au parti Bharatiya Janata (BJP) au pouvoir en Inde. La chute de Gautam Adani pourrait donc devenir un revers politique pour le Premier ministre indien Narendra Modi. Mais elle pourrait devenir un revers aussi pour le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le président égyptien Abdel Fattah al Sissi.

Adani a investi massivement dans les infrastructures de l’Inde (ports, routes, mines de charbon, chemins de fer, aéroports) mais aussi dans les infrastructures israéliennes et égyptiennes.

Le groupe a été promu par le gouvernement indien et par Narendra Modi comme une réponse aux investissements chinois un peu partout dans le monde. La croissance rapide du groupe était due à des prêts bancaires sans retenue.

Le contrôle du port d’Haifa

En Israël, Adani a pris le contrôle du port de Haïfa dans le but d’en faire une plaque tournante commerciale majeure au profit des deux pays. Adani a finalisé le rachat stratégique du port de Haïfa pour  1,2 milliard de dollars au moment ou la méfiance s’installait. Il est même apparu aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour la signature de l’accord.

Le groupe indien a aussi pris des participations dans l’industrie militaire israélienne (Elbit Systems, Israel Weapon Systems et Israel Innovation Authority).

 Adani était également en relations étroites avec le président égyptien El-Sissi en vue de réaliser des investissements dans les aéroports, les ports, les énergies renouvelables, l’hydrogène vert et les réseaux câblés.