En visite à Alger pour relancer la relation bilatérale après plus de deux mois d’une crise d’une rare gravité, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a tenté de dissiper les graves malentendus qui existent sur les principaux dossiers diplomatiques qu’il s’agisse de la Libye ou du Mali.
Le déplacement avait été tenu secret jusqu’au dernier moment. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a rencontré mercredi 8 décembre le président algérien Abdelmadjid Tebboune à Alger, où il a appelé une « relation apaisée » entre la France et l’Algérie. On n’y est pas encore
Ce qui avait mis les dirigeants français hors d’eux, ce fut de découvrir que les militaires algériens ont formé en Ossétie du Nord (Russie), début octobre, six cent militaires algériens pour combattre, demain, aux cotés d’un millier de mercenaires russes de la société Wagner bientôt présents au Mali. Certes, la junte militaire à Bamako qui ne peut pas se brouiller totalement avec la France, n’a pas encore confirmé publiquement cette alliance privilégiée avec Moscou et Alger; mais on sent bien qu’elle s’éloigne chaque jour un peu plus d’une quelconque proximité avec la France. Avec en toile de fond une opinion publique malienne hostile au drapeau tricolore !
Coup de sang
Le rapprochement entre le Mali, l’allié d’hier, et la Russie, l’ennemi privilégié, a mis le Président français Emmanuel Macron et son ministre des Affaires Etrangères, Jean Yves Le Drian, dans une colère noire. Leur fureur était d’autant plus grande que ces derniers mois ils avaiten montré un soutien sans faille au président Tebboune, avec l’espoir de constituer un axe diplomatique solide entre Paris et Alger pour traiter notamment les dossiers malien et libyen.
Le retournement diplomatique algérien en faveur de la Russie, expliquent plusieurs diplomates, pourrait expliquer les scuds violents lancés par Emmanuel Macron, à la surprise générale, contre le pouvoir « politico militaire » algérien. Lle 30 septembre dernier, le président français mettait en cause une « histoire officielle » de l’Algérie qui aurait été « totalement réécrite et qui ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui, repose sur une haine de la France ». Du jamais vu, alors que les Présidents français successifs ont toujours pris d’infinies précautions avec l’Algérie.