Un nouveau site francophone a vu le jour cette semaine au Liban, nommé Ici Beyrouth. Lancé le 22 novembre, pour l’anniversaire de l’indépendance, il a été fondé notamment par deux anciens de L’Orient-Le Jour, Michel Touma et Michel Hajji Georgiou, qui en sont actuellement les directeurs de rédaction. Son PDG est Marc Saïkali, ancien directeur de la chaîne d’information France 24.
« Il s’agit d’un nouveau type de média, qui combine site internet, audiovisuel (web TV) et presse écrite traditionnelle », explique Michel Touma, ancien rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour. « Et si le site est francophone, c’est que nous le sommes tous, naturellement, mais il va se diversifier au niveau langues », annonce-t-il. Pour ce qui est de sa ligne éditoriale, il précise que « la crise existentielle par laquelle passe le Liban rend nécessaire la création d’un média qui pose, selon nous, les causes de la crise de manière très tranchée ».
Le site compte actuellement près de 25 journalistes, dont certains à plein-temps et d’autres pigistes. Il se présente comme un site d’informations généraliste, diffusé sur plusieurs supports.
Michel Touma reconnaît que l’entreprise ne manque pas de risque, dans un pays en crise où nombre de médias ont fermé leurs portes ces dernières années, le Daily Star étant le dernier en date. Mais selon lui, le jeu en vaut la chandelle. Le PDG, Marc Saïkali, estime, pour sa part, essentiel de relever ce défi dans un pays qui passe par des circonstances aussi dramatiques. « J’ai passé toute ma carrière en France, je n’ai jamais travaillé au Liban, explique-t-il. J’ai adoré diriger France 24. Mais aujourd’hui, il s’agit d’un nouveau défi à relever à travers ce site au Liban. » Il affirme se battre autant pour le Liban, que pour la francophonie et pour l’information. « Le français, c’est plus qu’une langue, c’est une façon de réfléchir de manière critique. À ce titre, j’aimerais préciser qu’Ici Beyrouth ne doit pas être vu comme un concurrent à L’Orient-Le Jour, les deux médias peuvent être complémentaires », poursuit-il.
En ce qui concerne le financement du site, Michel Touma répond que « celui-ci provient d’un groupe d’hommes d’affaires résidents et expatriés, qui partagent les mêmes convictions, la même lecture politique, la même vision du Liban, d’une société de diversité et de libertés publiques ». Il souligne qu’a également été mis en place un système permettant à des particuliers de faire des dons et qu’un système d’abonnements devrait suivre ultérieurement. Il précise, ainsi que Marc Saïkali, qu’un « conseil stratégique », formé d’une trentaine de personnalités, a été créé en vue de conférer au financement et au fonctionnement du site davantage de transparence. Il découle de ce conseil trois comités, un pour l’analyse et l’orientation, un comité éthique, académique et culturel et un comité de développement et de prospective.