Le fait est spectaculaire et sans précédent dans les annales de l’armée guinéenne. Le nouvel homme fort du pays depuis le renversement du président Alpha le 5 septembre dernier, le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya a mis à la retraite d’office mardi soir 42 officiers généraux et deux amiraux.
Outre le général Sekouba Konaté, président de la transition militaire de 2010, le général Namory Traoré, dernier chef d’état-major d’Alpha Condé et le général Ibrahim Baldé, Haut-Commandant de la gendarmerie nationale, fer de lance de la répression sous Alpha Condé, ont été congédiés. En mettant à la retraite cette poignée d’officiers généraux et d’amiraux, le lieutenant-colonel Doumbouya réussit un coup double : il écarte et sanctionne une hiérarchie militaire qu’il accuse d’avoir fermé les yeux face à la dérive d’Alpha Condé, mais il place en même temps ses hommes de confiance aux postes les plus stratégiques de la Grande muette.
L’ancien caporal de la Légion étrangère française a ainsi nommé un de ses plus proches le colonel Sadiba Koulibaly au poste de chef d’état-major général en même temps qu’il confie les clefs de la gendarmerie au colonel Balla Samoura, un autre fidèle parmi les fidèles. Après des débuts hésitants, la junte militaire guinéenne semble avoir pris ses marques et manifeste même désormais ouvertement sa volonté de laisser son empreinte dans l’histoire de la Guinée.