Deux généraux de l’ex-président gambien Yahya Jammeh, qui l’avaient suivi en exil avant de retourner dans leur pays en janvier et d’être inculpés de désertion, ont plaidé « non coupable » mercredi devant une Cour martiale de Banjul.
Les généraux Ansumana Tamba, ancien commandant de la garde présidentielle, et Umpa Mendy, ex-responsable de la protection rapprochée de Yahya Jammeh, avaient été arrêtés le 21 janvier, peu après leur retour de Guinée Equatoriale.
Ils sont « poursuivis pour désertion de poste » et encourent la réclusion à perpétuité s’ils sont reconnus coupables.
Après la lecture des charges pesant contre eux, les deux hommes ont indiqué qu’ils plaidaient « non coupable », a constaté un correspondant de l’AFP.
Lors d’une audience début avril, les avocats de la défense avaient vainement essayé de récuser la Cour martiale, estimant que leurs clients ne faisaient plus partie de l’armée puisque leurs salaires avaient été suspendus après leur départ du pays et que leurs équipements leur avaient été retirés peu après leur retour en Gambie.
Le procès avait ensuite été ajourné à deux reprises, le juge exigeant tout d’abord que les deux généraux comparaissent en uniforme, puis afin de permettre à l’Etat de désigner des avocats commis d’office.
Un représentant de l’Etat, Baffouh Jeng, a réclamé mercredi que le procès démarre sans plus attendre, mais les avocats des prévenus ont demandé un nouveau report d’une semaine. La cour accepté leur requête et fixé les prochaines audiences aux 9 et 10 mai.
Ancien militaire parvenu au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994 dans cette ex-colonie britannique enclavée dans le Sénégal, à l’exception d’une étroite façade côtière, Yahya Jammeh s’était fait largement élire et réélire sans interruption jusqu’à sa défaite en décembre 2016 face à Adama Barrow, candidat de l’opposition.
Après six semaines d’une crise à rebondissements provoquée par son refus de céder le pouvoir, il avait finalement quitté le pays le 21 janvier 2017 pour la Guinée équatoriale, à la suite d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne.
La sécurité du pays est toujours assurée par la force de la Cédéao, sous commandement sénégalais, dont le mandat, prolongé à plusieurs reprises, court jusqu’en mai 2018.
Avec AFP