Le polémiste Eric Zemmour, candidat déclaré à la présidentielle française, a décollé de Paris sur un vol régulier à destination de la capitale ivoirienne Abidjan.
Ce déplacement abidjanais s’inscrit dans le cadre des activités de campagne de celui qui fait de la sauvegarde de l’identité française son cheval de bataille. Adepte du «grand remplacement», concept de Renaud Camus qu’il brandit à longueur d’éditoriaux et de meeting, Éric Zemmour rencontrera la communauté française établie en Côte d’Ivoire. Des entretiens sont également prévus avec des hommes politiques ivoiriens.
A noter que celui qui rêvait de débaptiser Hapsatou Sy a maintenu son agenda caché jusqu’à ce qu’il soit aperçu par des voyageurs à bord d’un vol à destination d’Abidjan. Ce périple intervient alors que Zemmour peine à rassembler les 500 signatures et à lever des fonds pour payer sa caution en tant que candidat à la présidentielle.
L’Afrique, un vivier financier.
Par le passé, plusieurs candidats aux présidentielles françaises ont reçu le nerf de la guerre de ce côté-ci du monde comme le lit-on dans la République des Mallettes de Pierre Péan.Proche de Bolloré et de Bouygues, Éric Zemmour vient en Terre de Lucie pas seulement pour rencontrer la communauté française
Il y a un an, le 5 janvier 2021, alors qu’il n’était encore qu’un chroniqueur de l’émission Face à l’info sur la chaîne française CNews et pas encore candidat à la présidentielle, note le site Africa Intelligence, « l’éditorialiste Eric Zemmour donnait longuement son avis sur la politique africaine de la France. Aux questions de Christine Kelly sur le devenir de l’opération Barkhane au Mali, il répondait avec assurance « Oui, je pense que nous devons quitter le Mali », avant d’enchaîner sur un exposé de la crise libyenne ».
Sur le plateau de CNews, le polémiste de droite identitaire issu d’une famille juive d’Algérie s’est régulièrement mué en commentateur de la vie politique africaine. Lors des émeutes à Dakar en mars 2021, il avait ainsi expliqué, toujours seon Africa Intellligence, que « selon [ses] sources », le président français Emmanuel Macron était sur le point d’envoyer des soldats français au Sénégal. Une prévision qui s’est avérée assez éloignée des réalités.
Non content d’offrir aux téléspectateurs de CNews ses analyses sur le continent, Eric Zemmour n’a pas hésité à polémiquer avec les gouvernements africains, qui regardent la chaîne du groupe Bolloré sur les bouquets satellites. Au mois de juin dernier, il avait ainsi provoqué l’ire du ministre sénégalais de la communication, Abdoulaye Diop, après avoir déclaré que « tous les trafiquants de cracks étaient sénégalais« .
Quelques mois plutôt, c’était au Gabon que s’était attaqué le polémiste, déclarant en plein confinement à propos de la France : « Pas assez de masques ? Vous vous rendez compte de ce que vous dites ? On est quoi là ? Le Gabon ? C’est un scandale ». Une petite sortie qui avait valu à la direction de CNews une demande d’excuses publiques de la part de Libreville.