Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Quatre fois le Maroc a postulé pour l’organisation de la coupe du monde, deux fois sous le règne de Hassan II (1994, 1998) et les deux autres sous celui de Mohamed VI (2006 et 2010), toujours sans succès. Manque d’infrastructures à même d’accueillir une manifestation sportive de cette ampleur, ou malchance due à des votes de membres de la FIFA pas toujours intègres ? Les deux raisons sont valables, si l’on en croit les propos tenus par Rachid Talbi Alami, ministre marocain de la jeunesse et du sport, devant la Chambre des conseillers (le sénat marocain). Pour le responsable marocain, « le Maroc croit en ses chances d’organiser cette compétition mondiale, cette fois-ci plus que les fois précédentes, vu ses infrastructures, ses stades et ses routes…» Il a par ailleurs évoqué la nouvelle donne de la FIFA, le grand changement qu’elle a subi depuis 2015 pour l’attribution de la coupe du monde de 2026. Auparavant, a-t-il souligné, « c’est le comité exécutif qui décidait du pays organisateur…, c’est différent désormais, le choix se fait par vote démocratique des pays membres de la FIFA…» Depuis le 30 mai 2015 en effet, de nouvelles règles pour l’attribution de la Coupe du monde 2026 sont adoptées par la FIFA, à Zurich : ce n’est plus la vingtaine de pays formant le comité exécutif qui désignent par vote le pays hôte, mais ce sont les 209 associations membres de la FIFA qui en décident.
Cinq sont déjà prêts.
Cette modification intervient suite aux controverses qui ont entaché les attributions des Coupes du monde 2018 et 2022, et les scandales qui ont émaillé l’institution la FIFA. Quant aux infrastructures actuelles du royaume, elles représentent aussi un atout indéniable par rapport aux autres fois où le Maroc avait postulé, de l’avis même du nouveau président de Confédération Africaine du Football (CAF) en personne, le Malgache Ahmad Ahmad. Le Maroc dispose en effet de six stades obéissant aux normes internationales comme l’exige la FIFA, dont cinq sont déjà prêts. Le sixième sera celui de Casablanca, après ceux de Fès, Tanger, Marrakech, Agadir et le complexe rénové de Moulay Abdellah de Rabat. Deux autres atouts : de nouvelles autoroutes reliant les principales villes qui disposent de ces grands stades, et sa proximité avec l’Europe. Mais le Maroc a cette fois-ci un concurrent de taille, le seul à avoir jusqu’à présent déposé sa candidature pour la coupe du monde 2026 : une candidature commune entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Un autre facteur en défaveur du Maroc, le passage du nombre d’équipes participantes à 48 au lieu de 32, ce qui implique plus de terrains.