En guise de réponse au rapport Stora, l’armée algérienne demande des comptes à la France sur les essais nucléaires menés en 1960 en Algérie
A celles et ceux qui attendaient une réaction officielle de l’Algérie au rapport de Benjamin Stora- sur la mémoire de la Guerre d’Algérie commandé par le président Emmanuel Macron- voici une réponse, la plus imlacable qui soit.
Non seulement la réponse est cinglante mais elle vient directement du coeur du pouvoir en Algérie, l’armée. La France doit «assumer ses responsabilités historiques à travers la décontamination des sites des essais nucléaires effectués dans le Sahara algérien et l’indemnisation des personnes souffrant de pathologies conséquentes à ces essais atomiques », affirme le général Bouzid Boufrioua, le chef de service du génie de combat du commandement des forces terrestres dans une solennelle interview accordée à la non moins officielle agence APS.
La réponse du berger à la bergère
L’Armée se garde bien de faire allusion au rapport Stora, préférant évoquer le nouveau traité sur l’interdiction des armes nucléaires ratifié le 7 juillet 2017 à L’ONU consacrant le principe du pollueur-payeur. « C’est la première fois que la communauté internationale demande aux puissances nucléaires de rectifier les erreurs du passé», précise le général qui détaille le nombre des essais nucléaires effectués par la France : au moins 17 explosions, 4 en surface, à Reggane, et 13 souterraines, à In Ekker. «Leurs effets se sont étendus jusqu’aux pays africains voisins, alors qu’un nombre d’essais souterrains a échappé au contrôle, ce qui a provoqué la propagation des produits de fission due à l’explosion et la pollution de vastes zones » détaille-il. « Les déchets immenses très radioactifs et de longue vie ont été enfouis sous terre et d’autres laissés à l’air libre, sans oublier les radiations répandues sur de vastes surfaces, causant un grand nombre de victimes parmi la population locale et des dégâts à l’environnement qui perdurent hélas jusqu’à nos jours».
Le général Boufrioua n’avait pas besoin de critiquer la France et sa gestion politicienne et hasardeuse de l’histoire de la guerre d’Algérie. Mais le message ne souffre d’aucune ambiguïté. Vous ne vouliez pas présenter des excuses, nous vous demanderons donc des comptes. Sous l’égide de l’ONU qui plus est, et sans doute avec l’appui de vos opinions publiques anti-nucléaire. « L’Armée algérienne ne fait pas de politique, elle n’a pas été formée pour ça », disait, sans rire, le nouvel homme fort de l’armée algérienne Saïd Chengriha à un journaliste du New York Times
Crime majeur post colonial
Au moins dans la gestion politique des relations complexes avec l’ancienne puissance coloniale, c’est le haut-commandement de l’Armée qui donne les orientations. En l’absence du président Tebboune, malade de longue durée en Allemagne, l’Institution prend donc la parole. Les mots sont pesés : quand le général Bouzid Boufrioua dénonce l’absence d’informations sur la nature des explosions nucléaires et le matériel pollué enfoui, il tient un discours technique, factuel mais redoutablement politique.
Personne ne pourra lui contester la légitimité de considérer l’absence d’informations sur ces essais comme «crime majeur commis par la France coloniale».
En Algérie, la grande muette parle peu, mais ce n’est pas pour ne rien dire.
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La responsabilité est partagée entre les deux pollueurs qui sont la France, ex-puissance colonisatrice, et le régime militaire inamovible de gouvernement de l’Algérie indépendante qui dure jusqu’à présent et qui a permis à la France, en vertu d’un protocole d’accord bien établi, de procéder aux essais nucléaires jusqu’à 1967, soit 5 ans après l’indépendance de l’Algérie en 1962 !
L’Histoire est terrible et sans scrupule. Ni la France, ni l’Algérie et encore moins Benyamin shtora ne peuvent la manipuler.
Ceux qui doivent se plaindre ce sont les pays proches et limitrophes de la zone polluée qui sont menacés par les matières radioactives charriées dans tous les sens par les tempêtes de sable. La France et l’Algérie doivent faire vite pour dépolluer cette zone et créer un fonds pour indemniser les populations atteintes et pour construire des hôpitaux spécialisés pour traiter les maladies cancéreuses induites par les essais précités.
Je ne comprends pas pourquoi c’est l’armée qui le demande officiellement à la France et non pas le représentant officiel de l’état algérien.
Les essais nucléaires français en Algérie ont eu de graves conséquences sanitaires et écologiques dans le sud du pays d’où l’exigence d’Alger pour l’ouverture des archives de l’armée française en vue de connaître la vérité… toute la vérité !!!
Ce rapport est complètement falsifié. Il a été commandé à la mesure des deux nations colonisatrices dont une inventée par la France qui est l’Algérie. Pourquoi la Kabylie, qui a été avant tout un pays à part entière avant d’être rattaché en 1859 par la France coloniale pour ensuite être le bastion de la résistance, n’y figure pas dans votre rapport monsieur l’historien spécialiste de l’Algérie !!!
Un état des lieux en passant sous silence quelques crimes atroces commis par la France-d’Algérie ? La France doit payer sa dette, il n’y a pas plus pratique que ça et ça n’a rien avoir avec la politique !
C’est nous qui devons écrire notre histoire, pas eux !!! Ce Stora n’est pas l’avocat des Algériens à ma connaissance !!!
Ce rapport n’intervient pas pour calmer les esprits mais bien au contraire envenimer les choses, revivre le passé dont les stigmates sont encore vivaces en 2021 et Benjamin Stora en connaît beaucoup de choses.
Stora n’est pas un bon historien. Non pas qu’il n’en a pas les connaissances ou l’intelligence, mais son analyse se fait sous le prisme de ses options politiques. Il porte un jugement moral sur l’Histoire qu’il cherche à décrire. Ce n’est plus le boulot d’un historien mais d’un partisan. On ne peut pas être un bon historien, si on est partie prenante. Et c’est la raison pour laquelle il n’est pas qualifié pour écrire un tel rapport sauf si la question principale est « que faut-il dire aux autorités algériennes pour les calmer ? »
Les « pieds noirs » auront été discriminés comme personne dans l’histoire des peuples. Aucune reconnaissance pour leur labeur en Algérie de 1830 à 1962, aucun hommage à leurs morts assassinés, aucune mémoire historique pour ces familles venues de divers pays et qui se sont naturalisées françaises avec la fierté de l’être… jusqu’à présent malgré le déshonneur qui leur est fait en prenant partie pour ceux qui les ont chassés de ce qu’ils croyaient être leur pays…
J’ai horreur d’entendre parler de ce pays qui se dit civiliser. Je parle de la période qui va de 1830 à la veille du 1er novembre 1954 ou le peuple était désarmé.