La ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush, a été limogée, lundi, au lendemain de l’annonce d’une rencontre entre cette dernière et son homologue israélien à Rome la semaine dernière. Craignant pour sa sécurité, elle s’est enfuie en Turquie après une rencontre avec son homologue israélien à Rome la semaine dernière.
La révélation d’une rencontre à Rome (Italie) entre, Najla el-Mangoush, ministre des Affaires étrangères libyenne et son homologue israélien a été perçue comme une avancée diplomatique en Israel et un désastre politique en Lybie. Instantanément, des troubles ont éclaté à plusieurs endroits du territoire libyen. La colère des manifestants qui ont défilé dans les rues de plusieurs villes libyennes a été telle que le Premier ministre lybien à suspendu sa ministre des Affaires étrangères, Najla el-Mangoush.
La ministre libyenne des Affaires étrangères craignant pour sa sécurité a pris le parti de s’enfuir en Turquie. L’agence de sécurité intérieure libyenne a confirmé lundi que Mme el-Mangoush avait quitté le pays, affirmant dans un communiqué sur Facebook qu’elle n’avait joué aucun rôle dans ce départ.
La rage qui a éclaté en Lybie rappelle que, malgré les accords de normalisation négociés par les États-Unis entre Israël et trois pays arabes au cours des dernières années, une grande partie du monde arabe reste profondément hostile à Israël. Israël n’a pas de relations diplomatiques avec la Libye, l’un des nombreux pays arabes ayant une longue histoire d’hostilité envers Israël.
Le ministère libyen des Affaires étrangères a d’abord tenté d’apaiser la situation en affirmant que la réunion de Rome avec le ministre israélien était « informelle et non planifiée » et que Mme el-Mangoush avait réaffirmé le soutien libyen aux Palestiniens. Mais les manifestants libyens ne s’en sont pas laissé compter.
En Israël, cette même réunion organisée à Rome par le ministre italien des Affaires étrangères, a d’abord été saluée comme une percée diplomatique. Un communiqué du ministère israélien des Affaires étrangères dimanche a même qualifié la rencontre d’« historique ».
Cohen, ministre des Affaires étrangères israélien, a expliqué que des liens entre Israël et la Libye revêtaient une importance considérable pour les deux pays. « La grande taille et l’emplacement stratégique de la Libye confèrent une importance énorme aux contacts avec elle et représentent un énorme potentiel pour Israël ». Il a dit qu’il avait parlé à Mme el-Mangoush de la possibilité d’une aide humanitaire israélienne et d’une coopération dans les domaines de l’agriculture et de la gestion de l’eau. M Cohen a évoqué aussi l’importance de préserver le patrimoine juif en Libye, y compris la rénovation des synagogues et des cimetières juifs.
Les responsables israéliens ont déclaré que la réunion avait été planifiée plusieurs mois à l’avance et au plus haut niveau. Ils ont aussi ajouté qu’il était prévu que la rencontre soit rendue publique et cela, d’un commun accord.
En réalité, la rencontre de Rome a été éventée par un journaliste qui a eu vent de la réunion et a interrogé le ministère à ce sujet. Plutôt que d’éluder, le ministre israélien a alors semble-t-il précipité les choses.
L’opposition israélienne ne s’est pas privée de fustiger M. Cohen. « Superviser la politique étrangère d’un pays comme Israël est complexe et souvent explosif et doit être fait avec prudence et judicieusement », a déclaré Yair Lapid, le chef centriste de l’opposition et ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, dans un communiqué lundi.