La Coordination nationale de défense du Coran, de la Constitution et du développement équitable (non gouvernemental) en Tunisie, entend faire face, « par tous les moyens légaux », à une initiative présidentielle visant à établir l’égalité dans l’héritage entre les femmes et les hommes tunisiens.
C’est ce qui ressort des propos du porte-parole de la Coordination, Mohammed Saleh Redid, mardi, lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale Tunis.
« Nous exprimerons notre rejet de cette initiative présidentielle, qui viole les préceptes de l’Islam et divise la société, à travers la multiplication à travers le pays des sit-in et des séminaires scientifiques visant à expliquer le danger de cette initiative », a-t-il déclaré.
Le programme que prévoit la Coordination comprend notamment, selon son porte-parole, « des réunions avec des députés, tous partis confondus, pour les tenir responsables de leurs actes, et les exhorter à ne pas voter en faveur du projet de loi, lequel saperait les acquis de la femme, de la famille et de la société tunisienne ».
La Coordination, a-t-il ajouté, envisagera en dernier recours l’option du référendum pour contrer l’initiative du président Béji Caid Essebsi.
Pour sa part, Noureddine Khadmi, membre de la Coordination, a insisté que « l’initiative est contraire à la Charia et à ce qui est énoncé dans le Livre Saint ». « Et quiconque applique les dispositions de l’héritage d’une manière autre que ce qui est indiqué dans le Coran désobéit à Allah », a-t-il tranché.
Selon Khadmi, qui a occupé le poste de ministre des Affaires religieuses (2011-2014), « il n’y a aucun moyen d’imposer des options juridiques et législatives au peuple tunisien en dehors du cadre d’institutions scientifiques telles que l’Université Ez-zitouna et ses scientifiques ».
« Nous demanderons des comptes aux députés du peuple, nous interpellerons leur foi et leur conscience et leur demanderons de ne pas voter pour cette initiative, qui est contraire à la volonté du peuple », a-t-il conclu.
Le 23 novembre dernier, le gouvernement tunisien avait approuvé, un projet de loi controversé sur l’égalité homme-femme dans l’héritage.
Le projet de loi devrait être soumis au parlement pour approbation avant d’entrer en vigueur.
A l’occasion de la fête nationale de la femme le 13 août 2017, le président tunisien Béji Caid Essebsi avait proposé une initiative législative instituant l’égalité dans l’héritage et annoncé la création d’une commission des libertés individuelles et de l’égalité (COLIBE).
La COLIBE, présidée par la députée Bochra BelHaj Hamida, avait diffusé, le 12 juin dernier, un rapport prévoyant d’amender le Code du statut personnel, notamment, en ce qui concerne l’égalité successorale et la consolidation des libertés individuelles.