Lors de sa visite officielle, jeudi, en Egypte, le Premier ministre Nagib Mikati, fort de l’accord des Américains, a demandé au président égyptien Abdel Fatah Sissi la mise en œuvre urgente du processus visant à accélérer la production du courant au Liban.
La Banque mondiale a mis au point un projet d’approvisionnement de gaz de l’Egypte vers le Liban pour produire de l’électricité financée par un prêt. La visite au Caire hier du Premier ministre a essentiellement porté sur ce projet mais a aussi mis l’accent sur les différents projets énergétiques entre l’Egypte et le Liban, selon des sources proches du Sérail. En effet, l’Egypte peut fournir au Liban une quantité suffisante de gaz pouvant produire de l’électricité pour une alimentation de 10 à 14 heures par jour.
Néanmoins, les Égyptiens attendaient le feu vert américain pour s’assurer qu’ils ne seront pas sanctionnés parce qu’une partie du gaz passera par la Syrie et surtout que le « Cesar act » ne les affectera pas. C’est désormais chose faite : ils ont reçu la confirmation des Américains affirmant qu’aucun problème ou risque de sanctions contre l’Egypte concernant ce projet n’existe. Cette autorisation est octroyée par les Américains à titre exceptionnel pour le Liban parce qu’ils « soutiennent ce gouvernement et savent que l’électricité est indispensable à l’économie et au peuple libanais », toujours selon les mêmes sources. Le gaz devait être converti en électricité dès la fin du mois de décembre, mais en raison du pipeline qui nécessite un entretien spécial, le processus a été retardé. La production devrait commencer vers la mi-février, indiquant les sources susmentionnées.
Réduction du coût de production de 60%
Ce projet revêt également une dimension capitale au niveau économique et monétaire. « Le plus important dans la production de l’électricité à partir du gaz est qu’elle permet de faire des économies substantielles en matière de production. Etant donné que c’est un déficit assuré par l’Etat, cela réduit le déficit budgétaire d’une somme assez importante puisque le coût de la production est réduit de 60% et qu’on sait que le déficit de l’électricité représente 40% du budget, donc nous sommes face à une réduction substantielle des coûts », explique le politologue Sami Nader.
« Deuxièmement, poursuit-il, le fuel qui est utilisé pour produire l’électricité est importé, donc payé en devises étrangères. Ces économies en matière de production sont aussi des économies pour la balance des paiements donc nous assisterons à une réduction du déficit de la balance des paiements qui se situe aujourd’hui autour de 3 milliards de dollars. Cela allègera la pression sur la livre libanaise, ce qui est capital ».
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