Côte d’Ivoire, une Présidentielle encadrée

La délibération du Conseil constitutionnel (Cc), attendue le 10 septembre 2025, qui valide les candidats pouvant concourir à l Présidentielle, vient de tomber, à Abidjan, deux jours avant le délai initial. Elle n’est pas susceptible de recours.

Un article de « Veille Sahélienne »

Sans surprise, la décision valide la candidature, au sommet de l’Etat, des personnalités suivantes, sur une liste de 60 dossiers soumis à l’attention des juges :

1. Alassane Ouattara, Président sortant, chef du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhd)

2. Simone Ehivet, ex première-dame, tête d’affiche de la Coalition pour le changement pacifique (Cap-opposition)

3. Jean-Louis Billon, dissident du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-opposition)

4. Ahoua Don Mello, dissident désavoué par le Parti des peuples africains en Côte d’Ivoire (Ppa-Ci-opposition)

5. Henriette Lagou, hors-parti,

Sont désormais définitivement exclus de la compétition:

-Koudou Laurent Gbagbo, ancien Président, meneur du Ppa-Ci (opposition)

-Tidjane Thiam, nouveau dirigeant du Pdci (Opposition)

-Pascal Affi N’Guessan, du Front populaire ivoirien (Fpi-opposition)

-Antoine Tiémoko Assalé (Journaliste et Maire, Indépendant)

-Vincent Toh Bi Irié (ex-Préfet, Indépendant)

« On va installer Gbagbo”

Dès l’annonce du verdict, des centaines de jeunes du Ppa-Ci se déversaient dans les rues de la commune de Yopougon, au nord d’Abidjan, la capitale économique. Quasiment maîtres de la rue, ils entonnaient, en chants et danses, le slogan “on va installer Gbagbo”. Aucun incident n’a été signalé. En vertu d’un paradoxe très ivoirien, Yopougon, siège de la dissidence, est aussi le fief du député Adama Bictogo, Président de l’Assemblée nationale, issu de la Majorité (Rhdp).  

Les principaux adversaires de Ouattara, quoique pris de court par l’annonce prématurée du Cc, disent maintenir l’appel à la mobilisation prévue le 10 septembre courant. Quelques syndicats s’apprêtent à accompagner le mouvement.  

Sous l’impasse actuelle et la rupture de la confiance entre les acteurs se profile l’hypothèse crédible d’une crise.