L’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, promet de continuer à discuter avec Alassane Ouattara, dans un message de remerciement publié sur sa page officielle
Même s’il n’est plus apparu physiquement dans les médias depuis sa rencontre avec le chef de la junte nigérienne, Abdourahamane Tiani, à Niamey, le 13 novembre 2023, Guillaume Soro continue de se faire entendre et de faire parler de lui. C’est sous cet angle qu’il faut comprendre la communication de son confidentiel échange téléphonique avec Alassane Ouattara intervenu en mars dernier. Cette information avait fait l’objet d’une petite bombe, vu que l’ex-chef des rebelles est en cavale depuis de nombreuses années et que rien ne présageait que Soro qui a toujours durci le ton avec Ouattara puisse lui-même prendre l’initiative d’appeler le président ivoirien.
Sauf que son alter égo, Souleymane Kamaraté dit Soul To Soul venait d’être libéré après quatre années de réclusion. Soro et Soul to Soul ont forgé leur longue amitié sur les bancs de l’université et pendant les luttes estudiantines à Abidjan. Soul To soul avait été libéré, le 24 février, en même temps que la cinquantaine de personnes graciées par Alassane Ouattara dont des officiers de l’armée ivoirienne restés loyaux à Laurent Gbagbo.
L’intérêt de la Nation en jeu
Guillaume Soro veut faire perdurer cette atmosphère de détente entre Ouattara et lui. Pour cela, il a décidé de prévenir ses partisans sur ses intentions en leur exprimant son engagement « à travailler inlassablement pour la paix et la réconciliation » en Côte d’Ivoire. L’ex-chef rebelle se dit surtout prêt à poursuivre son initiative de s’entretenir régulièrement avec le président ivoirien. « (…) J’entends poursuivre mes entretiens téléphoniques avec le président Alassane Ouattara, dont j’ai eu l’initiative au mois de mars dernier. Rien, aucun soubresaut, ne me fera dévier de cette trajectoire. L’intérêt supérieur de la nation qui est au-dessus de nos personnes, n’offre aucune autre option », a déclaré Soro qui cherche visiblement à mettre fin à son isolement politique à moins de deux ans de l’élection présidentielle.
L’ex-chef rebelle a en effet perdu de nombreux proches qui ont rapidement rallié le camp du parti au pouvoir quand ils ont perdu leurs postes au sein de l’administration ivoirienne et se sont retrouvés en situation de survie. D’ailleurs en raison de la dissolution de Générations des peuples Solidaires (GPS), le parti a perdu du terrain comme le montrent les dernières élections municipales et régionales où aucun proche de l’ancien chef rebelle n’a pu se faire élire.