Les partisans de l’ancien président ont lancé la plateforme « Ensemble pour la démocratie et la souveraineté » et se sont alliés au deuxième parti du pays, le PDCI. S’agit-il d’une stratégie du leader politique exilé en Belgique pour remobiliser ses troupes avant son retour ?
Plus de 1200 candidats aux législatives ont été validés le 31 janvier par la Commission électorale indépendante. En jeu lors du scrutin du 6 mars : 255 sièges de députés, dont 167 sont aujourd’hui détenus par le parti au pouvoir (RHDP).
Alors que l’union sacrée de l’opposition a fait long feu après son boycott de l’élection présidentielle d’octobre, une nouvelle coalition a vu le jour : la plateforme « Ensemble pour la démocratie et la souveraineté » (EDS), présidée par Georges Ouégnin et soutenue par la frange pro Laurent Gbagbo du FPI. Elle s’est alliée pour les législatives avec le PDCI d’Henri Konan Bédié.
Peaufiner sa stratégie de retour depuis Bruxelles
EDS est composée de quatre partis politiques et de plusieurs syndicats ou organisations de la société civile, parmi lesquels le Rassemblement pour la paix (RPP), l’Alliance ivoirienne pour la République et la démocratie (AIRD), l’Union des nouvelles générations (UNG) et le FPI pro-Gbagbo, ou encore le Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojep) de Charles Blé Goudé. Toujours détenu à la Cour pénal internationale (CPI), ce dernier a donné comme consigne de voter pour l’EDS-PDCI là où le Cojep n’aura pas de candidat.
Laurent Gbgabo est lui toujours en Belgique, un an après avoir été acquitté par la CPI. En décembre, après d’âpres négociations, deux passeports ivoiriens lui ont été remis, l’un civil, l’autre diplomatique. Ses partisans piaffent d’impatience de le voir rentrer, mais cette attente est peut-être l’occasion pour l’ancien président de peaufiner sa stratégie.
Torpiller les ambitions de Simone et d’Affi Nguessan
En son absence, le FPI s’est fracturé, entre les pro-Simone Gbagbo, l’ex Première dame dont il a demandé le divorce, ceux qui ne voient pas d’avenir sans lui (« Gbagbo ou rien »), et ceux qui soutiennent l’ambitieux et non moins pragmatique Pascal Affi Nguessan. La constitution de l’EDS pourrait être le moyen de ressouder ses partisans avant son retour et de torpiller par la même occasion les ambitions de son ex-femme et du dissident Affi Nguessan.
« C’est avec les partisans du président Gbagbo que nous devons aller à la paix » a déclaré Georges Armand Ouégnin, lors de la conférence de presse de lancement de l’EDS. Pour Michel Gbagbo, fils de l’ancien chef de l’État, l’objectif est « d’arracher le pouvoir législatif des mains d’Alassane Ouattara qui a confisqué illégalement et de force le pouvoir exécutif ».
La coalition va concentrer ses efforts dans le grand sud du pays, traditionnellement acquis au PDCI et au FPI, contrairement au nord où le parti du président Alassane Ouattara est favori. Le RHDP présente néanmoins des candidats sur tout le territoire, et a mobilisé plusieurs ministres, dont le premier d’entre eux, Hamed Bakayoko, qui défend son poste de député de Séguéla commune. Laissant finalement peu de place pour le FPI d’Affi Nguessan.
La figure tutélaire de Laurent Gbagbo ne suffira pas, il faut reconstruire une idéologie politique
Nombreux sont les responsables qui souhaitent mettre Laurent Gbagbo à la retraite de la vie
politique !!! Son retour ne sera pas si facile que prévu !!
Les GOR, « les Gbagbo ou rien », sont divisés ! Certains affirment que le vrai chef, c’est Laurent, tandis que les autres assurent que Gbagbo, c’est aussi Simone… ça sera le nouveau feuilleton électoral !!
Simone tient un double discours ! En interne, elle dit que Laurent est un militant comme les autres, qu’elle mérite de prendre la suite pour ne pas créer de culte de la personnalité, mais continue, en public, d’utiliser le nom de Gbagbo pour se légitimer !!
Sa femme avait déclaré en décembre dernier que le président est en route et qu’elle est en train de repeindre les murs de sa maison pour le recevoir !! A quoi joue-t-elle ?!
Pendant ce temps, Simone Gbagbo ne veut pas se laisser mettre sur la touche politique et tente de cultiver son pouvoir d’influence pour bloquer un éventuel retour de son futur-ex.