Côte d’Ivoire, le bras droit de Guillaume Soro gracié mais convoqué

Soul to soul, le bras droit de Guillaume Soro qui a été gracié le 23 février dernier, était attendu ce mardi 28 mai 2024 par la justice ivoirienne. Celle-ci s’est tardivement rendu compte qu’elle s’était trompée de date. Mais l’objet de la convocation reste inconnu.

Correspondance à Abidjan, Bati Abouè

L’audience n’a donc duré que quelques minutes avant d’être reportée au 18 juin prochain. Le procureur qui y a mis un terme précipitamment, a expliqué que le prévenu, libéré le 23 février dernier au terme d’une grâce présidentielle, n’avait pas été convoqué pour ce mardi 28 mai mais pour le 18 juin prochain. En revanche, rien n’a changé pour le suspens qui continue de plus belle, puisque Soul to soul ne connaît toujours pas l’objet de sa convocation. Il ne le saura que le jour indiqué par le procureur, ont indiqué des sources proches du dossier.

Des dizaines de proches de Soul to soul, devenu la figure de proue de Générations et peuples solidaires (GPS) en l’absence de Guillaume Soro qui continue de ronger son frein au Niger, avaient accouru à la salle d’audience du tribunal de première instance d’Abidjan. Ils sont retournés quelque peu soulagés puisque le bras droit de Soro n’est pas arrêté. Nul ne sait les raisons pour lesquelles ce proche de l’ancien Premier ministre ivoirien a été convoqué. Selon certains, Soul to soul devrait être entendu sur l’affaire du domicile de Soro accusé depuis plusieurs années d’en avoir obtenu la propriété de manière frauduleuse.

En revanche, il y a un mois, des rumeurs selon lesquelles Fofana Lama, un gendarme en cavale depuis plusieurs années, avaient couru. Elles indiquaient que cet officier proche de Guillaume Soro aurait recruté plusieurs dizaines jeunes en Côte d’Ivoire en vue de déstabiliser ses autorités. L’arrestation à Abidjan d’une tête de pont aurait permis de comprendre qu’une partie de ces jeunes serait formée au nord du Mali et du Burkina Faso. Mais les autorités ivoiriennes n’ont pas confirmé ces allégations. Interrogé d’ailleurs à ce sujet, à la fin d’un conseil de ministres, le porte-parole du gouvernement ? Amadou Coulibaly a indiqué qu’il ne pouvait ni démentir ni confirmer l’information, assurant néanmoins qu’elle n’établissait pas de lien avec l’ancien premier ministre ivoirien qui s’est montré, ces derniers mois, déterminé à poursuivre des échanges privés avec Alassane Ouattara.

Dans une déclaration mise en ligne sur l’un de ses réseaux sociaux, M. Soro assurait que malgré l’environnement hostile autour du président ivoirien, il ne voyait pas d’autres issues que de poursuivre ces échanges qui sont nécessaires à la réconciliation nationale, estime-t-il.

La Côte d’Ivoire doit organiser une élection présidentielle en octobre 2025, soit dans moins de deux ans. A l’approche de cette échéance capitale pour l’avenir du pays, des problèmes politiques s’accumulent. Notamment la réinscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale, l’organisation d’un nouveau consensus autour de la Commission électorale indépendante (CEI) réputée non indépendante et la mise en place d’un nouveau découpage électoral, l’ancien étant accusé de favoriser le parti présidentiel. D’autres questions telles que l’éligibilité de Charles Blé Goudé condamné à 20 années de prison par contumace et, inéligible de ce fait, se posent également avec acuité. Tout comme le retour d’exil de Guillaume Soro dont une partie des proches ont été récemment graciés par le président Alassane Ouattara.