Quinze jours après l’élection controversée de Denis Sassou Nguesso au Congo, des tirs attribués par les autorités aux anciens rebelles « Ninja » opposés à Sassou ont éclaté dans les quartiers sud de Brazzaville réputés hostiles au président. Alors que l’ex chef de ces rebelles, le pasteur Ntumi, se défend d’être à l’origine de ces violences et accuse le clan Sassou d’avoir délibérément réarmé ces rebelles pour justifier la répression, des observateurs pointent la responsabilité d’autres acteurs.
Selon des habitants des quartiers touchés par les violences, certains miliciens du député de la majorité, Aimé Hydevert Mouagni, proche du Ministre de la Communication, Thierry Moungalla, et de Jean-François Ndenguet, le directeur général de la Police accusé de nombreux crimes, ont été aperçus prenant part aux affrontements. Ces miliciens ont été notamment reconnus par la langue qu’ils utilisaient, le Lingala, contrairement aux Ninjas qui, eux, parlent en Lari. Selon une source sécuritaire, les miliciens du PCT ont par ailleurs fait l’acquisition, la semaine dernière, d’armes lourdes retirées au Groupement Para Commando (GPC) basé près de l’aéroport de Brazzaville. « Sassou tente de faire passer les miliciens PCT pour des miliciens du Pasteur Ntumi qui, pourtant, ne disposent pas d’armes lourdes et sont basés très loin de Brazzaville. Ils n’auraient pas pu arriver sans avoir été repéré depuis longtemps » affirme une source bien informée.