Le Général Tiani a fait comprendre, à mots à peine voilés, que la lutte contre les groupes armées est perdue d’avance à l’occasion de la fête qui a eu lieu pour célébrer l’indépendance nationale. Une façon de préparer l’opinion aux négociations qu’il a engagé avec le Front Patriotique de Libération (FPL) et avec le Front Patriotique pour la Justice (FPJ), deux mouvements armés qui exigent la libération de Mohamed Bazoum et le retour à l’ordre constitutionnel. Déterminés, ces rebelles n’hésitent pas à se livrer à des actes de sabotage ou à des enlèvements pour parvenir à leurs fins.
Samir Moussa
Le Général Aboudrahmane Tiani, vient de dépêcher, en catimini, une forte délégation auprès de Mahmoud Sallah, président du Front Patriotique de Libération, afin de l’inciter à rentrer dans les rangs. Ces dernières semaines, le FPL s’est manifesté par des coups d’éclats, comme les actes de sabotage de la société nigérienne d’exploitation du pétrole.
Un autre groupe, le Front patriotique pour la justice (FPJ), a réussi à enlever des personnalités militaires du régime. Ils ont mis le général Tiani dans une situation intenable en ralentissant l’activité économique avec l’arrêt de la production pétrolière, en révélant les failles sécuritaires d’une junte militaire. Clanique, le chef de la junte a cherché à toucher la corde sensible de ses interlocuteurs en lui envoyants des notables toubous. Lesquels appartiennent à un peuple du Sahara central pratiquant le pastoralisme et le nomadisme. Leur territoire a son centre de gravité dans le nord du Tchad, où ils sont les plus nombreux, et s’étend au sud de la Libye et au nord-est du Niger (1).
Le sort de Bazoum en jeu
Les émissaires express du Général Tiani, ressortissants d’Agadem, de Termit et du Kawar , ont été chargés de délivrer le message suivant aux groupes armés: Nous sommes disposés, à toutes les concessions en dehors de deux: la libération de l’ancien Président, Mohamed Bazoum, et la renonciation au pouvoir.
Droits dans leurs bottes, les dirigeants de la rébellion armée, ont fait savoir qu’ils ont reçu la délégation, parce qu’elle est essentiellement composée de sages et notabilités de leur terroir, donc par respect des valeurs et traditions sacrées africaines. Leur message est sans ambiguité: une sortie de crise heureuse ne peut être discutée qu’après la désignation d’un médiateur digne de confiance qui ne sera pas désigné par le Burkina Faso et le Mali, deux pays qui ont partie liées avec lepouvoir nigérien.
Enfin et surtout, il a été martelé que les deux revendications, sur la table, non négociables, demeurent, l’élargissement, sans conditions, du Président renversé Mohamed Bazoum suivi d’un retour, sans délai, à l’ordre constitutionnel. Ni plus, ni moins.
La situation est très tendue. Si le Général Tiani, semble prêt à tous les compromis se maintenir au pouvoir, son opposition armée non islamiste n’est pas disposée à déposer les armes si le Niger ne renoue pas avec la démocratie,
(1) La liste des émissaires est ainsi qu’il suit :
– Brahim Moussa Ekede
– korey Mal Mahadi ( chef de groupement de Termit)
– Bougar Souleymane ( chef de tribu d’Agadem)
– koney Kosso Anour ( chef de tribu d’Agadem)
– Mahamat oumar ( chef de tribu)
– Lawal Galima Moukri
– Moussa Allahimi
– El Adam Hissein ( ancien député du Kawar)
– Laouel Taher ( acteur de la société civile du Kawar)
– commandant Adam Hassan ( com GNN du Kawar)
– Hissein egreymi
– Elima Molia Bezey
– kounouma Ganai Wahali
– Mahamat Hassan Sidi ( cadre d’Agadem)
– Moli Sanoussi ( cadre d’Agadem)
– Sanoussi Ganai ( cadre d’Agadem)
– Mahamat Mahdi