Ces battus à la CAF qui disent les coulisses du foot africain

This picture shows the trophy prior to the draw of the Confederation of African Football's (CAF) Confederation cup at the Ritz Carlton Hotel in Cairo on December 28, 2018. (Photo by MOHAMED EL-SHAHED / AFP)
Exit le Malien Mamoutou Touré. Et pour cause, celui qui est surnommé « Bavieux » est emprisonné depuis août 2023 pour un présumé détournement de fonds publics et des accusations de faux et usage de faux remontant à son passage à l’Assemblée nationale entre 2013 et 2019.
Exit aussi le Béninois Mathurin de Chacus : après un mandat sans éclat, l’homme d’affaires, président de la Fédération de son pays, a retiré sa candidature au dernier moment. Quelque peu tombée en disgrâce auprès des instances, plusieurs fois épinglée pour corruption, la Sierra-Léonaise Isha Johansen est largement battue (7 votes contre 30 à Kanizat Ibrahim).
Plus surprenant, le Nigérian Amaju Pinnick échoue d’une voix à conserver son siège au Conseil.

L’identité des battus au conseil de la CAF en dit long sur les critères privilégiés. Me Augustin Senghor, maire de Gorée et président respecté de la Fédération sénégalaise de football (FSF), ne recueille que 13 voix. Sans doute paye-t-il paradoxalement son excellent bilan, qui le rendait susceptible de faire de l’ombre au pouvoir en place. Une cruelle leçon pour celui qui avait déjà avalé une sacrée couleuvre en 2021, en retirant sa candidature à la présidence de la CAF contre un poste de vice-président de Patrice Motsepe. Davantage apprécié en haut lieu, l’Ivoirien Yacine Idriss Diallo échoue néanmoins à intégrer ce convoité Top 5, tout comme le Zambien Andrew Kamanga, qui bénéficiait pourtant du soutien théorique du puissant COSAFA (Conseil des associations de football en Afrique australe).
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Nicolas Beau
Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l'Institut Maghreb (Paris 8) et l'auteur de plusieurs livres: "Les beurgeois de la République" (Le Seuil) "La maison Pasqua"(Plon), "BHL, une imposture française" (Les Arènes), "Le vilain petit Qatar" (Fayard avec Jacques Marie Bourget), "La régente de Carthage" (La Découverte, avec Catherine Graciet) et "Notre ami Ben Ali" (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)