Le 27 mars 2022, alors qu’il devait embarquer à l’aéroport de Bangui, à destination de la France, Modeste Mbaye, premier vice-président du Rassemblement pour la République (RPR), s’est vu confisquer son billet et son passeport. Plus d’un mois plus tard, l’opposant politique n’a toujours pas reçu la moindre explication.
Un article de Ian Hamel
Le 25 avril 2022, soit presque un mois après avoir été bloqué à l’aéroport, alors qu’il devait monter sur un vol d’Air Royal en direction de Paris, Modeste Mbaye envoie une missive au Médiateur de la République centrafricaine. Il explique que dès le lendemain de cet incident, il a demandé à son avocat d’introduire une requête auprès du Procureur de la République. « Si le dossier est vide, qu’on me restitue mes documents administratifs car c’est le parquet qui détient l’opportunité des poursuites et il est le patron des officiers de police judiciaire », écrit-il. N’ayant pas eu de réponse, l’ancien chargé de mission au Conseil National de Transition (2013 à 2016) demande au Médiateur de la République d’intervenir afin d’obtenir une issue « pacifiste », car « nous recherchons tous la paix et la cohésion sociale ».
Dans une prison « à ciel ouvert »
En effet, Modeste Mbaye, 51 ans, n’a toujours pas la moindre explication. En lui confisquant son billet d’avion, son passeport et des documents personnels, le commissaire spécial de police de l’aéroport lui a simplement signifié que « l’ordre vient d’en haut ». Le quotidien local Medias Plus considère que Modeste Mbaye se retrouve finalement, depuis le 27 mars, « en prison à ciel ouvert ». Si l’opposant, responsable du RPR, créé par Alexandre Ferdinand N’Guendet, ancien chef d’État de transition par intérim, est libre de circuler à Bangui, en revanche, il ne peut pas voyager à l’étranger, « ni utiliser son passeport pour faire face à des obligations administratives à Bangui ».
Les raisons de cette confiscation ? Selon Modeste Mbaye il s’agirait à l’origine d’une dénonciation calomnieuse, d’une « histoire de délation », qui ne serait étayée par aucune élément tangible. Décidément optimiste, l’ancien conseiller diplomatique espère encore qu’à la tête de la République centrafricaine, les autorités recherchent toujours la paix et la cohésion sociale.