(Nairobi, le 13 décembre 2017) – Les autorités du Burundi détiennent un activiste des droits humains depuis le 21 novembre 2017, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Elles devraient immédiatement remettre en liberté cet activiste, Nestor Nibitanga, ou l’inculper en retenant contre lui un chef d’accusation crédible. La police a accusé Nibitanga, via un message twitter, d’« atteinte à la sûreté de l’État ».
Nibitanga a été arrêté à son domicile dans la province de Gitega et emmené au quartier général du Service national de renseignement (SNR) à Bujumbura, la capitale. Human Rights Watch et d’autres organisations ont documenté de nombreux cas de torture de détenus dans ces locaux.
Il a été détenu au secret, sans qu’aucun chef d’accusation ne soit prononcé contre lui et sans accès à sa famille ou à un avocat, jusqu’au 4 décembre, puis transféré dans une prison officielle à Rumonge, au sud de Bujumbura, où il est toujours détenu.
« L’arrestation de Nibitanga n’est que le dernier épisode d’une répression généralisée à l’encontre des activistes des droits humains et des journalistes indépendants au Burundi », a déclaré Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Alors que de nombreux activistes et journalistes indépendants du Burundi ont été contraints de s’exiler, l’arrestation de Nibitanga envoie à ceux, peu nombreux, qui ne sont pas partis un signal terrifiant selon lequel c’est à leurs risques et périls qu’ils sont restés. »