Dans un entretien avec les journalistes Antoine Glaser (ex « Lettre du Continent ») et Pascal Airault (« L’Opinion ») pour leur livre « le piège africain », le Président français, Emmanuel Macron, qui n’a pas souhaité relire ses propos, se laisse aller à quelques saillies diplomatiquement incorrectes
Au sujet du Burkina Faso : « il y a un problème avec l’armée. Le Burkina est un pays de coups d’Etat. Le président Kaboré a lui-même dévitalisé son armée. Soyons clairs, il ne veut pas la réformer. Donc, c’est un modèle auto-entretenu, parce qu’il aura besoin durablement de puissances étrangères, car il a une défiance vis-à-vis de sa propre armée ».
Au sujet du Mali : « Le Mali ne s’est pas donné les moyens d’avoir une armée autosuffisante. La preuve : la première chose que la junte a faite, après son coup d’Etat militaire (au mois d’août 2020) c’est de réitérer sa demande de soutien de la force française Barkhane. C’est la première chose que les putschistes nous ont demandée, ainsi que le président de transition, pas plus tard qu’hier ».
Au sujet de l’Algérie : Quels sont les groupes armés quié les Etats ? Le principal ennemi terroriste qui destabilise les Etats est l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS), dans la zone des trois frontières. Depuis la réorientation décidée à Pau, on a eu de vraies victoires contre cet ennemi et on a avancé. Il y a ensuite le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), d’Iyad Ag Ghali. Là, en effet, il y a un sujet qui touche de très près l’Algérie. Il y a besoin qu’elle se réinvestisse. »
Au sujet de la Mauritanie : « C’est un modèle qui a marché sur le plan sécuritaire, mais pas du tout sur le plan politique. (…) Il y a la charia, des journalistes en prison. C’est la réalité. C’est un modèle très sécuritaire instauré par l’ancien président Aziz. Il est stable parce qu’il est plus périphérique que d’autres routes. Ils ont pu s’en sortir ».