L’Émir Hampathé Sidibé, arrêté par les gendarmes burkinabès, a succombé, officiellement de « fortes fièvres » dans les locaux des forces de l’ordre
Ce sont les gendarmes formés et financés par l’Union européenne qui ont arrêté l’Émir avec deux autres hommes le 6 mai dernier avant de les emmener à la caserne de Kosyam, à deux pas du palais présidentiel. A cette heure, on ne sait toujours pas pourquoi l’émir du Barani et ses amis ont été interpellés. Leur détention est restée secrète jusqu’au 21 mai, date à laquelle la famille du grand chef peul qui prônait le pardon et la réconciliation a été prévenue du décès de ce dernier.
Officiellement, il aurait succombé à de fortes fièvres, mais d’après le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), sa mort serait survenue le 16 mai dans des conditions troubles, le sort des deux autres personnes est toujours inconnu.
Des exactions à répétition
Ce drame survient après bien d’autres dans les mêmes conditions. L’armée et la gendarmerie burkinabè ont maintes fois été interpellées par les ONG et la société civile pour leurs exactions à l’encontre des populations peules. Ce nouveau décès d’une personnalité reconnue pour sa bienveillance et sa tolérance ne favorise pas un apaisement de la situation sécuritaire dans ce pays qui traverse la pire période de son histoire. Cela ne plaide pas non plus en faveur de la junte au pouvoir qui perpétue les pratiques de stigmatisation des communautés en vigueur sous l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré.