Le coup d’Etat au Burkina Faso a été entériné dans l’indifférence générale, contrairement à ce qui s’est passé au Mali, et malgré une période de transition qui pourrait aller jusqu’à trois ans..
Tout va donc pour le mieux pour Paul Henri Damiba qui, dans la foulée de son investiture, a nommé son Premier ministre, Albert Ouédraogo, un économiste de 53 ans, inconnu dans les milieux politiques jusqu’à ce jour. Le lieutenant-colonel s’apprête donc à diriger « le pays des hommes intègres », comme on appelle le Burkina, pendant trois ans, sans que la CEDEAO et l’Union africaine ne se soient élevées contre la durée très longue de cette transition.
1,7 million de déplacés
Pour autant, si les nouvelles autorités souhaitent, comme cela est stipulé dans leur charte, restaurer l’intégrité du pays, résoudre la crise humanitaire, lutter contre la corruption, assainir la vie politique et œuvrer à la réconciliation nationale, la route sera longue et escarpée.
Selon les Nations unies, plus de 1.7 millions de Burkinabé sont déplacés internes, en plus de l’insécurité beaucoup souffrent de pénurie alimentaire. Le journal en ligne Omega rapporte qu’à Kelbo une ville du nord du pays, les villageois se nourrissent de feuilles. Le dernier ravitaillement qui a eu lieu dans cette commune remonte à juillet 2021 ! « Si rien n’est fait rapidement, les populations vont mourir de faim », rapporte un témoin.
Comme le dit l’adage, c’est au pied du mur qu’on voit le maçon, le nouveau président devra faire ses preuves rapidement, la situation de ce pays est telle que les Burkinabè seront moins conciliants que la Cedeao, ils ne ne lui accorderont pas de période de grâce.