Suspecté d’espionnage, un ancien légionnaire français, Damien Lerouge travaillant dans la sécurité au Burkina Faso a été arrêté à Ouagadougou. Réalité, paranoïa ou chantage de la part d’un pouvoir acculé par la dangereuse dégradation sécuritaire du pays ?
Damien Lerouge travaillait depuis quatre ans au Burkina Faso dans une entreprise minière australienne comme conseiller en sécurité. Le 12 août dernier, il a rejoint les quatre agents de la DGSE détenus dans une villa dans le quartier de Ouaga 2000 depuis décembre 2023 pour les mêmes chefs d’accusations. Selon une source diplomatique le Quai d’Orsay a demandé des explications au ministère des Affaires étrangères burkinabè.
Selon les autorités ouagalaises, le quinquagénaire était surveillé par leur service de renseignement, il aurait partagé des informations sécuritaires.
Cela en fait-il pour autant un honorable correspondant de la DGSE (services français)? Compte tenu de l’escalade dangereuse que connaît le Burkina, la junte au pouvoir a choisi de transférer les responsabilités des multiples attaques à un ennemi intérieur ou à unepuissance étrangère, un sport national.
Malgré le déni du pouvoir, les massacres perpétrés par es groupes armésen série qui surviennent à un rythme infernal sont largement relayées et commentées sur les messageries privées.
Un billard à plusieurs bandes
Lors de son arrivée au pouvoir en septembre 2021 par un coup d’État, Ibrahim Traoré avait promis de ramener la sécurité sur l’ensemble du territoire dans les deux mois, non seulement, il n’y est pas arrivé, mais la situation sécuritaire a empiré de manière dantesque.
Cette nouvelle arrestation lui permet à la fois de faire diversion et de pointer encore les ingérences françaises pour exercer in fine des pressions sur Paris. Sans oublier non plus, la paranoïa d’un Président qui dénonce à intervalles régulier des tentatives de coups d’Etat contre sa personne.